Le patient « acteur de sa santé », foi de député !
06 mars 2009
Deux amendements au projet de loi HPST actuellement examiné par l’Assemblée nationale ont été adoptés hier soir pour améliorer les pratiques d’information santé sur Internet.
La députée (PS) Catherine Lemorton, chargée de la défense de l’amendement 1721 rectifié, a souligné qu’il visait à mettre le projet de loi « en cohérence avec (son) article 22, qui traite de l’éducation thérapeutique. Le but est que le patient soit un réel acteur de sa santé ». Une position de simple bon sens saluée par Roselyne Bachelot-Narquin. La ministre en charge de la Santé en effet, a souligné la « sagesse » de cette approche.
A la ville, Catherine Lemorton est pharmacien. Elle connaît son sujet. « On sait que les patients vont de plus en plus chercher des informations (santé) sur Internet. » C’est en effet l’une des conclusions de l’étude WHIST menée par l’INSERM en 2007. « Les chiffres sont éloquents », souligne notre parlementaire : « environ un patient sur cinq consulte Internet pour rechercher de l’information médicale ou de santé. Parmi les sites les plus connus on peut citer doctissimo.fr, qui n’est pas certifié et n’a pas de liens avec le monde institutionnel. (…) Si nous adoptons l’article 22 afin de permettre au patient de prendre conscience de sa maladie et de tout ce qu’il doit faire ou ne pas faire pour conserver le capital santé qui lui reste, il serait raisonnable de créer des hyperliens sur ces sites dits ‘de santé’… »
Lorsque le projet HPST sera devenu la Loi Bachelot-Narquin, nous verrons donc sans doute la Haute Autorité de Santé (HAS) « veiller à ce que (ces sites) affichent sur leur page d’accueil des hyperliens vers des sites informatiques publics français dédiés à la santé et aux médicaments… » Cela se fera-t-il sur la base du volontariat comme pour la certification, ou de façon obligatoire ? Et qu’adviendra-t-il de sites comme celui cité par Catherine Lemorton, qui se positionnent « Femmes bien-être » plutôt que « santé » ? Cette nuance en effet, permet de se soustraire aux contraintes d’une certification administrative…
Pour sa part Destination Santé a opéré ses choix dès sa première mise en ligne. Certifié dès le mois de novembre 2002 par la Fondation Health on the Net –la HAS n’existait pas alors– il affiche clairement la couleur. Nos « mentions légales » précisent bien que notre objectif premier est de permettre au patient de devenir « un acteur plus éclairé de sa santé ». Et l’accès à tous les « sites informatiques publics français dédiés à la santé et aux médicaments » se fait directement, depuis la page d’accueil, grâce aux « liens utiles ». Fallait-il vraiment qu’un texte de loi régisse ce qui procède du simple bon sens… ?