Mammographies : les matériels plus sévèrement contrôlés

08 juillet 2010

Parmi les différents appareils utilisés pour le dépistage organisé du cancer du sein, certains s’avèrent moins performants que d’autres. C’est le constat pour le moins inquiétant dressé au terme d’une enquête menée par l’Institut national du Cancer (INCa) et qui a donné lieu à l’établissement de nouvelles mesures de contrôle de la qualité, qui seront mises en œuvre par l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS). L’application de ces mesures, présentées aujourd’hui au ministère de la Santé, devrait permettre une harmonisation de la qualité dans ce domaine.

Entre 2008 et 2009, les appareils de mammographie sont passés du tout analogique à un mélange d’analogique et de numérique. Dans cette seconde catégorie, il en existe deux types, le computer radiology (CR) et le digital radiology (DR).

C’est l’INCa, qui en octobre 2009 a signalé au ministère de la Santé que les matériel de type CR paraissaient moins performants pour la détection des cancers du sein. Des enquêtes complémentaires ont donc été menées conjointement par l’INCa, l’AFSSaPS, et l’Institut national de Veille sanitaire (InVS).

Ainsi l’INCa a-t-il analysé 4,2 millions de mammographies, soit 92% du total des examens pratiqués entre 2008 et 2009. A l’issue de ce travail, il est ressorti qu’en effet ces matériels sont moins performants. Leur taux moyen de détection de cancers du sein est inférieur, et la proportion des clichés techniquement insuffisants est également plus élevée. Difficile de tirer des conclusions générales, car les résultats diffèrent d’une marque de matériel à l’autre. Une constante paraît cependant émerger : les résultats des mammographes de type DR sont de meilleure qualité.

En conséquence, l’AFSSaPS a décidé de renforcer les mesures de contrôles. Quelques dizaines de machines seront autoritairement exclues du parc, et les exigences techniques seront durcies : critères d’acceptabilité plus exigeants pour les images, seuils d’irradiation tolérables abaissés. De surcroît, les organismes de contrôle indépendants chargés de vérifier le parc des mammographes, seront incités à concentrer leur attention sur les machines de type CR.

Rappelons que le dépistage organisé du cancer du sein s’adresse à toutes les femmes de 50 à 74 ans, et repose sur la réalisation d’une mammographie tous les deux ans. En 2009, le taux de participation a été de 52,8% et le Pr Dominique Maraninchi, président de l’INCa, rappelle son importance: « sur un million de mammographies, on détecte 5 000 à 6 000 cancers à des stades précoces, de telle sorte que la plupart sont curables. »

  • Source : Ministère de la Santé, AFSSaPS, INCa, 8 juillet 2010.

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