Schizophrénie : la piste des plis cérébraux

14 août 2012

La forme du cerveau – et plus précisément celle de ses plis corticaux – constitue-t-elle un marqueur de schizophrénie ? C’est la question que posent des chercheurs français de l’INSERM. Ils révèlent en effet « un développement cérébral perturbé chez certains patients schizophrènes ». Explications.

Ce travail a été conduit par Arnaud Cachia et ses collègues de l’unité INSERM 894/Université Paris-Descartes « Centre de psychiatrie et neurosciences » à l’hôpital Sainte-Anne (Paris). Ils ont étudié le cerveau de 44 personnes pris en charge au sein cet établissement à l’occasion d’un premier épisode psychotique. « Ils n’avaient donc quasiment jamais suivi de traitement », précisent les auteurs.

L’objectif des scientifiques était alors de vérifier si « l’on retrouvait des similarités anatomiques du cerveau » entre les patients présentant des signes neurologiques et ceux qui n’en n’avaient pas. Ils ont pour cela utilisé une technologie innovante : l’IRM anatomique. Ils ont ainsi obtenu une morphologie 3D des plissements du cortex.

Un développement cérébral perturbé chez certains patients

« Chez les patients avec des signes neurologiques mineurs, nous avons observé des perturbations subtiles du plissement du cortex », explique Arnaud Cachia (voir illustration ci-contre). Ils possèdent en moyenne des plis légèrement moins marqués que les autres. « Nous en déduisons qu’il y aurait eu des perturbations lors des étapes clés du développement du cerveau ».

Les différences apparaissent peu marquées. Mais à terme, les scientifiques espèrent que cette découverte « permettra de mieux adapter les stratégies thérapeutiques en prenant en compte les particularités individuelles des patients. Une des prochaines étapes sera l’identification des gènes du neurodéveloppement qui sont impliqués » concluent-ils.

Rappelons que la schizophrénie est une maladie cérébrale « sévère et invalidante ». Elle frappe environ 1% de la population française. Cette maladie complexe impliquant de nombreux facteurs génétiques et environnementaux, débute généralement à l’adolescence ou chez le jeune adulte.

  • Source : INSERM, 13 août 2012

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