Anorexie : les bébés aussi peuvent être concernés

09 décembre 2013

Même chez bébé, l’appétit peut fluctuer. ©Phovoir.

Votre bébé a un petit appétit ? Rassurez-vous, même si le mot fait peur, cette « anorexie » est le plus souvent passagère et sans conséquence sur sa santé. Mais mieux vaut en parler avec son pédiatre. Inquiète, vous pourriez être tentée de le forcer à manger et ne feriez alors qu’aggraver la situation.

Tout comme chez les adultes, l’appétit des tout-petits fluctue. Il suffit parfois d’infections hivernales à répétition, notamment de gastro-entérites, du passage à la cuillère ou encore de l’entrée en crèche pour que bébé mange un peu moins bien. Ne vous inquiétez pas, il reprendra rapidement ses bonnes habitudes. « A condition de ne pas le forcer à finir son biberon ou son assiette durant cette période, que ce soit en se fâchant, en suppliant ou en passant par le jeu », insiste le Dr Anne-Catherine Pernot-Masson, pédo-psychiatre à Paris. « Car les enfants, devant cette contrainte incompréhensible pour eux, peuvent résister et s’installer pour de bon dans le refus. Et ce qui n’était qu’une anorexie passagère s’installe. » On parle alors d’anorexie commune précoce, la forme la plus fréquente chez les tout-petits. Elle peut survenir dès l’âge de 6 mois.

Consultez sans tarder

Pour éviter d’en arriver là, consultez votre pédiatre. Il doit avant tout s’assurer de l’absence de cause organique. Des douleurs provoquées par un reflux gastro-oesophagien, une intolérance aux protéines de vache peuvent en effet se traduire par une anorexie.

Outre l’examen clinique et diverses questions autour de vos antécédents familiaux, des antécédents de Bébé et de ses habitudes alimentaires, l’établissement de ses courbes de croissance est un élément clé du diagnostic. Elles ne présentent aucune cassure ? Même si votre enfant est mince, elles montrent qu’il grandit et grossit régulièrement ? Alors le médecin pourra écarter le diagnostic de cause organique ou d’anorexie mentale complexe. Très rare, cette dernière nécessite impérativement l’intervention d’un pédopsychiatre.

Changez vos habitudes

En cas d’anorexie commune précoce, l’intervention du pédiatre peut suffire. Son rôle ? Vous rassurer et vous aider à changer vos habitudes concernant les repas de Bébé. La priorité ? « Cesser toute contrainte quantitative sur l’alimentation », indique Anne-Catherine Pernot-Masson. « Il boude son assiette ? C’est difficile mais essayez de ne pas montrer votre anxiété. Restez indifférente, ne faites aucun commentaire devant votre enfant. Ne le disputez pas et à l’inverse, ne le félicitez pas quand il accepte d’avaler une cuillère supplémentaire. Evitez les jeux, la ruse pour l’inciter à terminer son plat. » Dans la majorité des cas, le problème s’estompe en quelques semaines. S’il persiste, il peut être utile de se rapprocher d’un pédopsychiatre pour dénouer la situation. Mais encore une fois, rassurez-vous. L’anorexie commune précoce n’a rien à voir avec celle des adolescents, Bébé ne se laissera pas mourir de faim.

Ecrit par : Aurélia Dubuc – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : Interview du docteur Anne-Catherine Pernot-Masson, pédopsychiatre à Paris et auteur de « Découvrez le parent qui est en vous » chez Payot, le 4 décembre 2013

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