Assistance respiratoire : contraignante mais… vitale

25 février 2011

En cas d’insuffisance respiratoire chronique, vos poumons ne sont plus capables de fonctionner correctement. Votre capacité respiratoire s’en trouve altérée et la concentration en oxygène dans votre sang diminue. Cette affection peut conduire votre médecin à vous prescrire une assistance respiratoire. Cela n’a malheureusement rien d’exceptionnel. Aujourd’hui, plus de 5 000 patients en France, sont dans ce cas. Et les plus de 65 ans représentent 55% de ces malades « ventilés », pour lesquels l’observance revêt une importance vitale.

« L’assistance respiratoire s’est largement développée, parallèlement à la progression de pathologies comme la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) et le vieillissement de la population » indique le Pr François Chabot, pneumologue réanimateur au CHU de Nancy. « Il s’agit d’un traitement très contraignant, et il est donc indispensable que les patients aient le sentiment d’en tirer un bénéfice réel ».

Ils risquent sinon, de ne pas le suivre correctement. « Pour cela, il nous devons traiter les patients dont les symptômes sont marqués et posent un réel problème » indique le Pr Jean-Claude Meurice, pneumologue au CHU de Poitiers. Cela semble évident, mais « si on met sous assistance respiratoire un patient souffrant d’apnées du sommeil, mais dont les somnolences en journée ne le gênent pas… il ne suivra pas correctement son traitement. C’est pourquoi l’assistance doit faire l’objet d’une discussion avec le malade, au lieu de lui être imposée. Elle doit également être réévaluée après quelques mois, pour vérifier sa pertinence et l’observance du traitement. »

Air pur garanti…

Vice-président de la Fédération française des Associations et Amicales des Malades insuffisants et handicapés respiratoires (FFAAIR), Alain Murez est lui-même sous assistance respiratoire pour une BPCO sévère mais trop tardivement détectée. Depuis plus de 5 ans, il a donc un vécu en direct ce type de situation. « Je suis sous oxygène liquide, au minimum 15 heures par jour, avec une cuve qui me permet de me déplacer » explique-t-il. « C’est assez compliqué pour les voyages, et quasiment mission impossible lorsqu’il s’agit de prendre l’avion. Car alors, il n’est pas question de pouvoir emporter sa cuve avec soi dans la cabine. Il faut toujours prendre ses précautions, vérifier que l’on aura suffisamment d’oxygène, oser affronter le regard des autres quand on sort avec dans la rue… » Une fois franchi ce cap, l’assistance respiratoire améliore vraiment la qualité de vie. « Quand j’ai le souffle coupé, je peux respirer par l’intermédiaire de la machine. Du coup, cela facilite la réhabilitation, l’activité physique, la marche… Je peux pratiquer davantage d’activités sans craintes. Et puis, moi au moins, je respire de l’air pur ! »

  • Source : Congrès de Pneumologie de Langue française, 29 janvier 2011, Lille – Interview d'Alain Murez, 7 février 2011

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