Cancer du sein : cibler les métastases

21 octobre 2013

En France, 48 000 nouveaux cancers du sein ont été diagnostiqués en 2012. ©Phovoir

Des chercheurs rennais viennent de décrire le rôle d’un marqueur impliqué dans le développement et la croissance des métastases de certains cancers du sein. Leur travail publié dans la revue américaine de référence Cancer Research, est d’autant plus important qu’il pourrait aboutir à la mise au point d’un traitement contre les cancers du sein dits « triples négatifs », qui constituent la forme la plus grave de la maladie.

L’équipe INSERM de Patrick Legembre à Rennes, vient de localiser le marqueur impliqué dans cette forme particulière de cancer du sein. Il s’agit du récepteur ci-CD95, retrouvé à forte dose dans le sérum des patientes souffrant de ce cancer « triple-négatif » ; négatif aux récepteurs hormonaux présents à la surface des cellules cancéreuses (environ 75%¨des cas), et négatif à la molécule HER2 dont la surexpression est retrouvée chez environ 25% des femmes porteuses d’un cancer du sein.

« Particulièrement agressive, cette forme de la maladie est associée à une augmentation du taux de rechute et du risque de métastases, et elle est de mauvais pronostic », expliquent les auteurs.  « Et les alternatives thérapeutiques pour lutter contre (les cancers du sein triple négatifs) sont encore peu nombreuses ».

Sur 48 000 cas de cancers du sein diagnostiqués chaque année, cette forme particulière concerne pourtant 10%  à 20% des patientes.

Elargir l’offre de soin

Le récepteur ci-CD95 était déjà connue pour son rôle « nourricier » envers les cellules tumorales impliquées dans les cancers du foie et des ovaires. Et donc pour leur effet sur la prolifération de ces dernières, et leur diffusion dans l’organisme.

La nouveauté vient de ce que selon les auteurs, ci-CD95 jouerait le même rôle sur le développement des cancers du sein. « En la détectant grâce à une simple prise de sang, il est possible d’identifier les femmes dont le risque de métastases est particulièrement élevé », expliquent les auteurs. L’enjeu bien sûr est de développer un moyen de bloquer l’activité de la ci-CD95.

Miser sur les thérapies ciblées

« Nous voulons associer un inhibiteur de la CD95 au traitement classique par chimiothérapie. Pour la patiente, cette combinaison permettrait de réduire les risques de métastase et de  rechute. Une perspective d’autant plus envisageable qu’il existe déjà une molécule inhibitrice du CD95.  Utilisée dans d’autres indications, elle est bien tolérée par ces patients ». A suivre …

Ecrit par : Laura Bourgault  – Edité par : Marc Gombeaud

  • Source : INSERM Cancéropôle Grand Ouest, rapport du 7 octobre 2013 - www.saint-pierre.onconet.be et www.lecancer.fr, consultés le 15 octobre 2010

Aller à la barre d’outils