Cancers : l’espoir qui vient… du cholestérol

15 mai 2013

La dendrogénine A (DDA), une molécule issue du cholestérol. ©Sandrine Silvente-Poirot/Marc Poirot

Double découverte pour des chercheurs français.  Ils ont en effet mis au jour une molécule issue du cholestérol et jusqu’ici inconnue, la dendrogénine A (DDA). Plus encore : dans la revue Nature Communications, ils montrent qu’elle serait dotée de propriétés anti-cancéreuses. Chez la souris en tout cas, pour le moment.

L’équipe INSERM/CNRS de Marc Poirot et Sandrine Silvente-Poirot, au « Centre de recherche en cancérologie de Toulouse » (Inserm / CNRS / Université Toulouse III – Paul Sabatier) travaille depuis plusieurs années sur la relation entre le cholestérol et les cancers.

Impliqué dans la survenue de maladies cardiovasculaires, le cholestérol exerce aussi un « rôle négatif sur les cancers ». Et cela pour au moins deux raisons :

  • Il est un précurseur des hormones  androgènes et estrogènes, impliquées dans le développement de cancers hormonaux-dépendants ;
  • Particulièrement complexe, la voie de synthèse du cholestérol conduit à « l’activation de gènes pro-tumoraux ».

Des études chez l’homme pour 2015 ?

Pour autant, il a été montré dans de « larges cohortes », que les traitements anti-cholestérol comme les statines ne protègent pas contre la survenue de cancers. Alors qu’elle tentait de percer les mystères du métabolisme du cholestérol et de ses relations avec les cancers, l’équipe française a découvert une nouvelle molécule. Issue du cholestérol, cette dernière est « présente à l’état naturel dans les tissus sains mais pas dans les tumeurs » nous a précisé Marc Poirot. Son nom : la dendrogénine A (DDA). « Il existe donc une voie métabolique (ignorée jusqu’ici n.d.l.r.) qui génère ce composé ».

Lors d’études précliniques menées sur la souris, la DDA s’est montrée « capable de reprogrammer la cellule tumorale pour la rendre à nouveau normale », poursuit l’auteur. A terme, elle pourrait être utilisée dans la prise en charge d’affections  comme la leucémie myéloïde aiguë et certains cancers du sein. « Les premières études chez l’homme pourraient être envisagées pour 2014-2015, sous réserve bien-sûr du bon déroulé des prochaines étapes », conclut Marc Poirot.

Ecrit par : David Picot – Edité par Marc Gombeaud

  • Source : INSERM/CNRS, 15 mai 2013 – Nature Communications 4, Article number: 1840 doi:10.1038/ncomms2835 – Interview de Marc Poirot, 15 mai 2013

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