Des perturbateurs endocriniens dans les fraises ?

09 juillet 2013

©Phovoir

Rouges et juteuses, les fraises sont de saison. Elles sont particulièrement appréciées des enfants et… des femmes enceintes. Générations Futures alerte sur le fait qu’une partie de ces fruits serait contaminée par des pesticides perturbateurs endocriniens ! Pour l’association française, cette situation est d’autant plus « inacceptable » que certains produits sont interdits en France.

Selon la définition de l’OMS, « les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques, d’origine naturelle ou artificielle, étrangères à l’organisme qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien. Elles induisent ainsi des effets délétères sur cet organisme ou sur ses descendants ».

Les représentants de Générations Futures ont analysé 49 échantillons de fraises commercialisées en France, précisément dans des supermarchés de Picardie et de Haute-Normandie. Les barquettes en question provenaient de France et d’Espagne.

Leurs résultats mettent en évidence la présence de nombreux perturbateurs endocriniens dans les fruits analysés. Au total, 71,42% des échantillons renfermaient ce type de pesticides…

Des pesticides interdits dans les cultures

Les auteurs ont identifié 8 perturbateurs endocriniens : chlorpyriphos-ethyl, endosulfan, flutriafol, iprodione, myclobutanil, penconazole, pirimicarb, triadimenol. Le plus inattendu étant que certaines de ces molécules sont purement et simplement interdites en Espagne comme en France.

C’est le cas de l’endosulfan, un insecticide organochloré interdit en Europe depuis 2005 et inscrit sur la liste des Polluants Organiques Persistants. Dans le cadre de la convention de Stockholm, il devrait d’ailleurs être éliminé au niveau mondial. D’après les analyses de Générations Futures, 2 échantillons français sur 26 en contenaient. Par ailleurs, 2 échantillons espagnols sur 23 renfermaient du carbosulfan, un insecticide hors-la-loi en Europe depuis 2007.

Certains pesticides, autorisés dans les deux pays, sont toutefois interdits dans la production de fraises. C’est le cas de la flonicamide et de l’acétamipride retrouvés dans des échantillons français. Mais aussi du spirotetramat et du dimetomorphe présents dans des prélèvements  espagnols.

« Nous alertons nos dirigeants sur la nécessité de prendre des mesures immédiates et fortes pour réduire l’exposition des populations aux pesticides perturbateurs endocriniens et d’adopter une stratégie nationale ambitieuse », insiste François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. « De plus, la présence de pesticides interdits en Europe ou sur la culture de la fraise dans plus de 18% des échantillons testés est proprement inacceptable. »

Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : David Picot

  • Source : Générations Futures, 9 juillet 2013

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