Diabète : bon pied, bon oeil

24 mars 2011

Rétinopathie diabétique, pied diabétique… Caractérisés par des troubles vasculaires, ces complications du diabète peuvent avoir de graves conséquences pour la santé du malade. Pour prévenir leur installation et les traiter au plus tôt le cas échéant, un diagnostic précoce est essentiel. Et pour cela, il est primordial qu’un dépistage régulier soit effectué.

Première cause de cécité acquise chez l’adulte, la rétinopathie diabétique concerne près de 200 000 malades en France. Et cela, alors même que les autorités sanitaires recommandent un dépistage pour prévenir la diminution de la vision, voire la cécité, provoquées par cette affection. La Haute Autorité de Santé (HAS) vient de rappeler l’importance de ce dernier, et de publier de nouvelles recommandations quant à son déroulement.

Le dépistage en effet, doit être organisé au niveau régional afin de « prendre en compte les problèmes d’accès aux soins liés à la démographie médicale des ophtalmologistes, ou à des facteurs économiques ». Rien d’impossible en la matière : l’Union régionale des Professionnels de Santé (URPS) des Médecins Libéraux de Bourgogne par exemple, avait devancé l’appel de la HAS. Depuis 7 ans déjà, elle mène une campagne annuelle de dépistage itinérant. Pour plus d’information : consultez la campagne 2010-2011.

Afin de mettre en place un suivi plus efficace et un diagnostic plus précoce, la Haute Autorité recommande également une plus grande coordination entre professionnels de santé. Le médecin traitant du diabétique doit par exemple, « transmettre à l’ophtalmologiste le taux d’hémoglobine glyquée, l’existence ou non d’une hypertension ou encore l’ancienneté du diabète ». En retour, son confrère ophtalmologiste devrait lui fournir les résultats du dépistage de la rétinopathie diabétique. Rien de plus en fait, qu’une bonne communication confraternelle.

Des pieds à surveiller

Les troubles vasculaires provoqués par le diabètes ne concernent pas que les yeux. Ils peuvent aussi affecter d’autres organes comme les reins, ou d’autres parties du corps comme les membres inférieurs, et en particulier les pieds. Le dépistage est, là aussi, essentiel pour réduire le risque du pied diabétique. En cas de diagnostic tardif, les malades risquent en effet des complications graves qui peuvent rendre nécessaire une amputation. Chaque année, c’est le cas de 33 000 diabétiques en France ! Lors des consultations de bilan annuel chez le diabétologue, l’inspection des pieds doit donc être systématique.

En dehors de ces consultations, les patients doivent également être très attentifs à l’état de leurs pieds. Si vous êtes concerné, attachez-vous à enrayer au plus tôt, la moindre lésion ou la plus petite infection. Pour cela :

– Lavez-vous chaque jour les pieds et les orteils et surtout, séchez-les soigneusement pour éviter le développement de mycoses ;
– Examinez quotidiennement la plante de vos pieds, les intervalles entre les orteils ainsi que les ongles à la recherche d’une coupure, d’une égratignure… Si nécessaire, aidez-vous d’un miroir ou demandez l’aide d’un proche ;
– Evitez de vous couper les ongles trop court ;
– Optez pour des chaussures adaptées et confortables ;
– Préférez des chaussettes en fibres naturelles, sans couture. Et naturellement, changez-les chaque jour ;
– Ne portez pas de chaussures sans chaussettes ;
– Ne marchez jamais pieds nus ;
– N’utilisez pas de bouillotte, elle pourrait assécher votre peau ;
– Au moins une fois par an, faites examiner vos pieds par votre généraliste ou un podologue. Ces consultations sont désormais inscrites dans vos droits, et mieux prises en charge par l’Assurance-maladie.
– En cas de plaie. Montrez-la sans attendre à votre médecin.

  • Source : Haute Autorité de Santé (HAS), 4 mars 2011 ; Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS) Médecins Libéraux de Bourgogne, 8 mars 2011 ; Le Manuel Merck, 3è édition 2006 ; Centre européen d’Etude du Diabète (CeeD), 8 mars 2011

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