Douleur: la France regagne du terrain

12 avril 2000

Longtemps lanterne rouge en Europe, notre pays est en progrès. Peut-être grâce au plan Kouchner de la fin 1998. Selon une étude menée par les laboratoires Boehringer-Ingelheim, « la consommation d’antalgiques a augmenté de 53% en France entre 1980 et 1995. » Or un autre travail, mené en Alsace, traduit une augmentation de plus de 400% des prescriptions de médicaments délivrés sur carnets à souches entre 1991 et 1998. Dans l’intervalle, les traitements de substitution de la toxicomanie ont certes été rendus accessibles en médecine de ville. Toutefois, cette augmentation traduit une réelle accélération du mouvement dans la seconde moitié de la décennie. En lançant un plan national d’action, Bernard Kouchner a surtout obtenu un effet médiatique.

Au meilleur sens du terme: les soignants ont été beaucoup plus sensibilisés à la douleur. Quant aux malades et à leurs proches, ils ont découvert qu’ils pouvaient revendiquer une prise en charge. Pourtant, il reste du chemin. Nous sommes encore loin derrière d’autres pays développés. Derrière les Etats-Unis, la Suède, la Grande-Bretagne notamment. Comment aussi ne pas être révolté par le fait que la douleur des enfants soit chez nous particulièrement mal prise en compte: une enquête réalisée en 1998 démontre que « plus de la moitié des services de chirurgie pédiatrique n’utilisent pas de morphine! »

  • Source : Panorama du Médecin, n°4707, 16 Mars 2000

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