Grossesse et adolescence : améliorer le suivi

12 février 2013

© Phovoir

Chaque année en France, près de 14 000 jeunes femmes de 13 à 19 ans vivent ce que l’on appelle une grossesse précoce. Et près de 70% d’entre elles choisissent de recourir à l’IVG. Gynécologue-obstétricien au CHU de Toulouse, le Dr Catherine Pienkowski insiste sur  « l’importance de rassurer ces adolescentes, qui pour la plupart se trouvent dans des situations précaires ».

Dans le cadre des 17es Rencontres de Pédiatrie pratique (1er et 2 février 2013) à Paris, le Dr Pienkowski a longuement insisté sur la nécessité de suivre ces jeunes femmes de très près : de l’annonce de la grossesse, jusqu’à la naissance de l’enfant. « Le problème, c’est que  selon une étude menée dans le département de Seine-Saint-Denis, dans 48% des cas la première consultation n’a lieu… qu’au troisième trimestre (de gestation). Soit elles refusent la réalité d’être enceinte, soit elles ne se rendent pas compte. Il faut savoir que la fertilité est à son maximum entre 15 et 20 ans, et qu’un seul rapport peut suffire » pour être fécondant.

Catherine Pienkowski rappelle un point crucial à ses yeux : rassurer. « Ces adolescentes pour la plupart, sont dans la marginalité, dans l’exclusion. Nous devons les accompagner, prendre en charge leurs éventuelles conduites addictives, gérer la mauvaise hygiène de vie.  Il est très important de leur dire par exemple qu’il n’y a pas davantage de risque vital pour une grossesse à l’adolescence. Le niveau de mortalité est très faible. »

La loi permet à une adolescente d’accoucher sous x. « Après la naissance, elle peut consentir seule, à l’adoption de son enfant. Les parents de l’ado ne sont pas autorisés à mener cette action. »  Enfin  la grossesse ne constitue pas un motif d’exclusion d’un établissement scolaire. « Si l’adolescente souhaite interrompre son année scolaire, elle a tout à fait le droit de reprendre les cours. Si elle doit passer des examens, elle peut également demander  d’assister à une session de rattrapage ».

Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par: David Picot

  • Source : de notre envoyé spécial aux 17es Rencontres de Pédiatrie pratique, Palais des Congrès, Paris (1er février– 2 février 2013

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