Il y a infarctus… et infarctus !

10 février 2005

La douleur de l’infarctus du myocarde, cet accident qui correspond à la destruction partielle du muscle cardiaque, est connue. Siégeant dans la poitrine, irradiant à partir du coeur, elle est violente et peut se prolonger dans la mâchoire et le bras gauche.

Il est important de bien connaître ces signes d’alarme. Non pas pour vivre constamment dans la peur et se croire en danger au moindre frémissement désagréable, mais parce qu’il est bien établi qu’un traitement précoce donne à la victime d’un infarctus, toutes les chances d’une bonne récupération. Il faut également savoir que l’infarctus se déclare quelquefois de façon sournoise, sans revêtir ses aspects les plus connus. Parfois, le médecin posera son diagnostic – grâce en général à un électrocardiogramme – alors qu’il aura été appelé pour un malaise un peu spectaculaire, voire une ” simple ” syncope.

Dans d’autres cas, l’infarctus va simuler une indisposition digestive, notamment chez les vieillards: violente douleur à l’estomac, vomissements, diarrhée ou, au contraire, une constipation chez un malade qui n’y est habituellement pas sujet. Parfois aussi, il présentera les signes de coliques hépatiques ou de douleurs au pancréas. Ou bien, éprouvant des difficultés à respirer, il pensera souffrir des poumons plutôt que du coeur… à moins qu’il n’imagine être victime d’une poussée inflammatoire tant son cou, son dos ou ses épaules le feront souffrir…

On voit même – très rarement il est vrai – des infarctus qui, chez les personnes très âgées ou les diabétiques, ne se signalent par aucune douleur. Alors ? Cette faculté de l’infarctus à se ” dissimuler ” en mimant des douleurs au niveau d’organes aussi différents plaide pour une vigilance réelle. Ce qui n’implique pas de s’inquiéter à tout propos!

  • Source : European guidelines on cardiovascular disease prevention in clinical practice. European Heart Journal 2003; 24: 1601-1610

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