Insuffisance rénale : se pencher sur les troubles de l’odorat

01 septembre 2017

Trois millions de Français souffrent d’une insuffisance rénale. Parmi eux, 2,5% sont traités par dialyse ou ont eu recours à la greffe. Une équipe américaine s’est penchée sur un aspect relativement méconnu qui accompagne environ sept patients sur dix : les troubles de l’odorat.

« La majorité des insuffisants rénaux, particulièrement ceux qui en sont à un stade avancé, présentent ce type de trouble, également lié à une diminution de leur statut nutritionnel », confirme le Pr Teodor Paunescu, néphrologue au Massachussetts General Hospital, à Boston.

Avec son équipe, il a suivi 161 personnes. Parmi elles, 36 patients souffraient d’insuffisance rénale chronique et 100 figuraient à un stade terminal. Autrement dit, ils nécessitaient un traitement de suppléance par dialyse. Enfin, un groupe-contrôle de 25 personnes a été constitué.

Une piste de prise en charge ?

A partir de différents tests d’odeurs standardisés, les médecins ont retrouvé la présence de ce trouble sensitif chez 69% des patients à un stade chronique et 92% parmi les dialysés. Paunescu et son équipe ont également testé une molécule indiquée dans la prise en charge de l’asthme et de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) : la théophylline. « Des études antérieures avaient rapporté qu’elle pouvait diminuer de tels déficits chez des patients ne souffrant pas de maladie rénale », a précisé l’auteur principal. Un constat vérifié ici auprès de trois patients sur les sept qui l’ont testée. Autant de résultats qui restent désormais à confirmer ou infirmer au cours de travaux conduits sur de plus larges cohortes.

  • Source : Journal of the American Society of Nephrology, 3 août 2018

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Dominique Salomon

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