La grippe A/H1N1, beaucoup plus mortelle qu’annoncée

27 novembre 2013

© Phovoir

Une équipe internationale issues de 26 pays, l’atteste : le nombre de décès imputables à l’épidémie de grippe A/H1N1 de 2009 serait 10 fois plus élevé que les chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Dans la revue PLoS Médicine, ils lâchent en effet le nombre de …203 000 morts !

Jusqu’à présent, l’OMS rapportait très exactement 18 449 morts dues au virus A/H1N1. Uniquement des décès  confirmés par des tests en laboratoire. Au cours de ce travail (financé par l’agence onusienne), les auteurs ont travaillé à partir des données virologiques de l’OMS et plus précisément, celles concernant la mortalité dans 21 pays. A partir d’outils statistiques, ils ont projeté ces résultats à l’ensemble de la planète pour parvenir à une estimation de 203 000 décès !

Dans leur « fourchette haute », les scientifiques évoquent  400 000 victimes, s’ils ajoutent aux troubles respiratoires, les pathologies existantes exacerbées par le virus (maladies cardiovasculaires…).

Les moins de 65 ans, les plus touchés

Contrairement aux grippes saisonnières, qui concernent majoritairement les sujets âgés, la pandémie de 2009 a bien touché en priorité les moins de 65 ans. Ces derniers ont représenté entre 62% et 85% des victimes. Cette étude a également mis en avant certains pays, davantage touchés que d’autres. C’est le cas du Mexique, de l’Argentine ou du Brésil dont le taux de mortalité fut 20 fois plus élevé que celui de la Nouvelle-Zélande, de l’Australie et de la plupart des pays d’Europe.

« Cette étude confirme que le virus A/H1N1 a été beaucoup plus mortel qu’on ne le croyait », explique le Pr Lone Simonsen du Département de santé publique de l’Université George Washington (Washington, Etats-Unis). « Bien entendu, cette pandémie n’a pas causé autant de pertes que la grippe espagnole de 1918. Cependant, la compréhension de l’impact global d’une telle pandémie demeure d’une importance vitale, afin de planifier et de préparer de prochains épisodes. »

Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : David Picot

  • Source : PLoS Médicine, 26 novembre 2013

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