La violence envers les femmes ne connaît pas de frontières

25 novembre 2013

© Phovoir

A l’échelle mondiale, près d’une femme sur trois subira des violences (physiques et/ou sexuelles) au cours de sa vie. Pour la région Europe de l’Organisation mondiale de la Santé, une femme  sur quatre est concernée. Ces statistiques alarmantes sont extraites d’un rapport de l’OMS, publié en juin dernier. Ce 25 novembre, date de la « Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes », est l’occasion de revenir sur ces chiffres et de s’interroger sur les solutions concrètes à mettre en place pour combattre ce problème de santé publique.

Les Nations-Unies définissent la violence à l’égard des femmes comme « tous les actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée».

La forme la plus courante subie par les femmes est la violence physique infligée par le « partenaire intime ». Selon les données de la Banque mondiale, le viol et la violence conjugale représentent un risque plus grand pour une femme âgée de 15 à 44 ans, que le cancer, les accidents de la route, la guerre et de paludisme réunis ! Selon l’OMS, « en Australie, au Canada, en Israël, en Afrique du Sud et aux États-Unis, 40 à 70 % des femmes victimes de meurtre sont tuées par leur partenaire ». En clair, la violence à l′égard des femmes ne se limite pas à une culture ou un pays particulier.

Dans la région Europe de l’organisation onusienne, les résultats ne sont guère plus reluisants. Plus d’une femme sur quatre y sera victime de violence conjugale au cours de sa vie. A titre d’exemple, en France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-compagnon… Pour Zsuzsanna Jakab, directrice régionale de l’OMS pour l’Europe, « cette violence ne peut être toléré, dans quelque société que ce soit. Son éradication exige des efforts déterminés pour promouvoir (notamment) l’égalité des sexes et lutter contre les stéréotypes. »

Des recommandations vraiment efficaces ?

Le rapport de l’OMS souligne également l’importance d’améliorer les soins prodigués aux femmes victimes de violences. Celles-ci consultent souvent, sans nécessairement dévoiler les causes de leurs blessures ou pathologies.

« Le rapport montre que la violence accroît fortement la vulnérabilité des femmes face à toute une série de problèmes de santé à court et à long terme », explique le Dr Claudia Garcia-Moreno de l’OMS. « Bien souvent, le problème vient du fait que les agents de santé ne savent tout simplement pas comment réagir.»

Les nouvelles lignes directrices cliniques et stratégiques de l’OMS visent donc à combler ce manque de connaissances. Elles relèvent qu’il est important de former les agents de santé de toutes les catégories à reconnaître quand les femmes sont exposées à la violence du partenaire et à leur apporter une réponse adaptée.

Malgré tout, sur leur site, les Nations-Unies insistent sur le fait que « la violence à l′égard des femmes doit faire l′objet d′une priorité à tous les niveaux. Elle n′a pas été suffisamment placée au rang de priorité pour permettre un changement significatif même si les preuves sont irréfutables (…) Il y a un besoin urgent de renforcer la collecte de données de manière à servir de base aux politiques. Un grand nombre de pays manquent de données fiables et il est difficile de comparer utilement les informations existantes. »

Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : David Picot

  • Source : OMS, 25 novembre e2013 - www.un.org, consulté le 25 novembre 2013

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