Les salons bien-être, zen, détente, bio… ce n’est pas toujours anodin

12 mars 2010

Des concepts ésotériques, une « médecine » holistique qui s’oppose bien souvent à la médecine traditionnelle, des promesses de guérison quasi-miraculeuse… Les divers salons qui se tiennent en France autour des médecines alternatives exhalent pour certains, comme un léger parfum sectaire. Au point d’ailleurs, que la Mission interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) vient à s’en inquiéter.

Du chocolat, du café ou du thé issus de l’agriculture biologique, des germoirs pour vos graines, des stands de massage ou de réflexologie… il y a de quoi se faire plaisir dans les divers salons à tendance bio ou bien-être qui se tiennent un peu partout en France, tout au long de l’année. Et a priori, rien d’inquiétant. Ce n’est pas si sûr…

Ce que l’on découvre, en creusant un peu, est en effet quelquefois surprenant :

des formules incompréhensibles : « comment réactiver ses ressources naturelles grâce à la plasticité cérébrale ? », « des minéraux colloïdaux chargés en ions négatifs qui viennent revitaliser les cellules », « une onde lumineuse rouge qui passe de la position lumière continue Yin à lumière discontinue Yang et un champ magnétique qui stimule l’énergie cellulaire par la production d’ATP au niveau moléculaire » ;
des « disciplines » farfelues : la respiration consciente, le yoga derviche, le toucher énergétique et l’harmonie des 3 corps, un stage ‘silence et parole’, le Qi-gong sibérien, la loi d’attraction, l’astro-telluro-logie, les constellations familiales et systémiques, le chant holistique ;
un public visé, fragile : « vous êtes dans un moment de doute, vous vous sentez mal, vous traversez une épreuve », « vous n’en pouvez plus, vous allez exploser », « avez-vous déjà songé à une vie consacrée à la pratique spirituelle et au service des autres ? » ;
voire des affirmations carrément dangereuses : « j’ai été séropositif. Je n’ai pas pris d’AZT (l’un des premiers médicaments contre le VIH/SIDA, ndlr) et heureusement, car ceux qui l’ont fait ne sont plus là pour en parler… ».

Pour Françoise Chalmeau, consultante au pôle Santé/social de la Miviludes, « ces salons sont des portes d’entrée vers des mouvances à risque sectaire, qui cherchent à accrocher de nouveaux membres. Les solutions proposées sont fréquemment des alternatives désocialisantes. L’insuffisance de contrôle est très nette, et les organisateurs n’ont pas de repères pour faire le tri ». Le public non plus… Pour éviter de tomber dans le piège, informez-vous, cherchez les objectifs de ces organisations, et comment elles fonctionnent. Acceptent-elles la contradiction ? Leurs promesses sont-elles prouvées ? Vous demandent-elles de rejeter la médecine traditionnelle ? En cas de doute, passez votre chemin…

  • Source : Interview Françoise Chalmeau, 26 février 2010.

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