Levothyrox : risque de rupture de l’alternative buvable

01 septembre 2017

Le changement de formule du Levothyrox en mars dernier provoque une conséquence inattendue et inquiétante, selon l’ANSM. Ainsi, nombre de patients semblent se tourner vers l’alternative sous forme de goutte. Or, produite en faibles quantités, cette formulation risque de souffrir d’une rupture de disponibilité. Un réel danger pour les patients – enfants de moins de 8 ans notamment – qui ne peuvent se tourner vers autre option.

Après le changement formule survenu en mars 2017 du Levothyrox, plus de 75 000 personnes ont signé une pétition réclamant un retour en arrière. En cause, des effets indésirables et très handicapants, liés à la nouvelle formule. Les autorités sanitaires ont toutefois confirmé le maintien de celle-ci, en expliquant qu’elle « améliore la stabilité et fiabilité » du produit.

Petit hic, il semblerait à présent qu’un nombre non négligeable de patients, avec l’aval de leur médecin, se tournent vers un autre traitement. La L-Thyroxine Serb est une solution buvable en gouttes contenant la même molécule active que le Levothyrox. Or « ce report est susceptible de créer une rupture de disponibilité de cette spécialité qui est indispensable pour les enfants de moins de 8 ans et pour les personnes qui présentent des troubles de la déglutition », souligne l’Agence de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Priorité aux patients sans autre alternative

C’est pourquoi elle demande dès à présent aux médecins « de prescrire la L-Thyroxine Serb en priorité aux enfants de moins de 8 ans et aux personnes ayant des troubles de la déglutition ». Ainsi qu’aux pharmaciens d’officine « de délivrer [ce traitement] en priorité à ces populations qui ne disposent pas d’alternative ».

Et pour les autres patients présentant une ordonnance de L-thyroxine Serb ? « Ils doivent être invités à consulter à nouveau leur médecin », conclut l’ANSM. Un numéro vert (gratuit) est également à disposition des patients au 0.800.97.16.53 du lundi au vendredi de 9 heures à 19 heures.

Pour rappel, « le traitement par lévothyroxine ne doit en aucun cas être interrompu ou modifié sans avis médical. Si des signes cliniques apparaissent le patient doit consulter son médecin », souligne l’ANSM.

  • Source : ANSM, 31 août 2017 – Ordre national des pharmaciens, 31 août 2017

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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