Mélanome : incidence en hausse chez les jeunes adultes

12 avril 2012

L’incidence du mélanome, l’une des formes particulièrement graves de cancer de la peau, est en constante augmentation. Aux Etats-Unis par exemple, une étude récente a montré que cette tendance s’était bien installée entre 1970 et 2009. En France aussi, les chiffres évoluent à la hausse. Les jeunes femmes semblent davantage touchées par ce phénomène que les hommes. Certainement parce que, plus que ces derniers, elles ont tendance à abuser du soleil et des ultra-violets (UV). Prévention et dépistage sont pourtant, les seuls remparts contre ces cancers.

Une étude épidémiologique américaine a été menée dans le sud-est du Minnesota, auprès de 256 adultes de 18 à 39 ans, qui s’étaient vu diagnostiquer un mélanome entre 1970 et 2009. Les chercheurs de la Mayo Clinic à Rochester, ont observé une hausse importante du nombre de cas dépistés. En moyenne, l’incidence du mélanome est apparue 6 fois plus élevée en 2009 qu’en 1970. Chez les femmes, cette évolution est encore plus marquée puisqu’(elle) est 8 fois plus élevé qu’il y a 30 ans.

« Cette augmentation est vraiment alarmante », souligne Curtis B. Reed, auteur de l’étude. « Chez les jeunes femmes, on compte aujourd’hui 45 cas pour 100 000 chaque année ». Les résultats de cette étude devraient mener les professionnels de santé à être plus sensibles à ce risque chez les jeunes patients. Car « le mélanome n’est pas une maladie des seuls patients âgés », insiste Reed.

« Avec environ 8 250 nouveaux cas estimés en France en 2010 » dont 4 380 (53%) survenant chez des femmes, « le mélanome se situe au onzième rang des cancers, tous sexes confondus », indique l’Institut français du Cancer (INCa). Il se place au onzième rang des cancers masculins et au neuvième rang des cancers féminins. Et « parmi l’ensemble des cancers, le mélanome a la plus forte augmentation d’incidence », ajoute l’INCa.

Dépistage et prévention aussi chez les jeunes

La protection solaire et le suivi par un dermatologue sont les bases de la prévention du mélanome. « Nos résultats montrent l’importance d’une prévention active chez les jeunes adultes. Une surveillance régulière de la peau est fortement recommandée », souligne Reed. L’exposition solaire représente évidemment un facteur de risque, mais « l’augmentation de la fréquentation des bancs solaires entre certainement en ligne de compte », ajoute-t-il.

En France aussi, cette pratique est de plus en plus répandue. « Par effet de mode et du fait de la pression publicitaire, les Français sont de plus en plus nombreux à fréquenter les salons de bronzage. Il faut pouvoir leur dire avec force que le danger est avéré et que la situation est alarmante », insiste le Dr Luc Sulimovic, président du Syndicat national des Dermatologues-Vénéréologues (SNDV). Le 24 mai prochain se déroulera la Journée nationale de Prévention et de Dépistage anonyme et gratuite des Cancers de la Peau. A cette occasion, le SNDV mettra justement l’accent sur les risques liés aux UV.

  • Source : Mayo Clinic Proceedings, avril 2012 ; INCa, consulté le 3 avril 2012 ; SNDV, 2 avril 2012

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