Monoxyde de carbone et grossesse : de l’oxygène pour le fœtus

02 avril 2013

L’intoxication au monoxyde de carbone expose le fœtus à de graves séquelles. ©Phovoir

L’intoxication d’une femme enceinte par le monoxyde carbone, retentit également sur le fœtus. Sans traitement, il est ainsi exposé à des malformations osseuses, une encéphalopathie, voire à des complications mortelles. La prise en charge repose sur l’administration d’oxygène hyperbare. Pour vérifier l’innocuité de cette technique pour le fœtus, une équipe du CHRU de Lille a comparé deux groupes d’enfants : les uns avaient été exposés in utero à l’oxygène hyperbare par traitement de leur mère, les autres ont constitué un groupe témoin.

Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz incolore et inodore. L’intoxication par ce dernier peut être mortelle si elle n’est dépistée précocement. Les femmes enceintes constituent une population particulièrement sensible. D’autant que la mère et l’enfant ne sont pas atteints au même degré.

Toutefois, « depuis l’utilisation de l’oxygène hyperbare (OHB) dans le traitement des intoxications au CO (au cours de la grossesse n.d.l.r.), on constate une diminution du nombre de décès et d’encéphalopathies », observent les auteurs. Afin d’évaluer si le développement psychomoteur et la croissance staturo-pondérale de ces enfants étaient normaux, ils ont mené un travail comparatif sur 232 d’entre eux. Suivis jusqu’à l’âge de 6 ans, ces petits étaient nés entre 1983 et 2008 dans la région Nord-Pas-de-Calais.

« Nous n’avons pas observé de différence significative entre la population d’enfants intoxiqués in utero et la population témoin », observent les auteurs. En outre, « aucune malformation n’a été décrite. » Par conséquent, « il faut continuer à traiter par OHB toutes les femmes enceintes intoxiquées au CO », concluent-ils.

Monoxyde de carbone : aérez !

La fréquence des intoxications au CO reste élevée en France du fait de l’utilisation de moyens de chauffages vétustes ou employés dans de mauvaises conditions. Elle représente même la première cause de mortalité accidentelle par intoxication dans l’Hexagone.

Pour réduire le risque, faites réaliser l’entretien de votre installation régulièrement, au moins une fois par an, par un professionnel. En outre, aérez toutes les pièces quotidiennement, même en hiver. Enfin, n’obstruez jamais les bouches d’aération de votre logement.

Si jamais vous ressentez des maux de tête soudains, des vertiges ou des nausées, il peut s’agir de signes avant-coureurs d’une intoxication. Dans ce cas, aérez la pièce immédiatement, évacuez les lieux et appelez les urgences en composant le 15 ou le 112.

Ecrit par : Dominique Salomon – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : Académie nationale de médecine, 26 mars 2013

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