Mortalité maternelle : moins d’hémorragies

28 novembre 2013

© Phovoir

Chaque année en France, 85 femmes décèdent d’une cause liée à la grossesse, à l’accouchement ou à leurs suites. Les spécialistes parlent de mortalité maternelle. Quels sont les facteurs de risques ? Et les causes ? Etat des lieux à partir des données de l’INSERM qui vient de publier un rapport sur le sujet.

En France, le taux de mortalité maternelle est de 10,3 pour 100 000 naissances vivantes. Il est comparable à celui des pays voisins. En revanche, « il présente une situation favorable par rapport aux Pays-Bas et aux Etats-Unis où il est en hausse », indique l’INSERM.

Quels facteurs de risque ? La mortalité maternelle augmente avec l’âge de la maman. Des différences sont aussi relevées en fonction des origines. Le taux est ainsi deux fois plus élevé dans notre pays parmi les femmes d’origine subsaharienne (22,4 pour 100 000). Il varie enfin selon la… région ! Un exemple ? Il est bien plus important dans les départements d’outre-mer (32,2 pour 100 000) qu’en Ile-de-France (12,5).

Quelles causes de décès ? Les principales sont les hémorragies obstétricales. Elles représentent 18% des décès. Viennent ensuite les embolies pulmonaires (11%) et les complications de l’hypertension (9%). Comme le montre l’INSERM dans son rapport, les hémorragies du post-partum ont toutefois diminué de 50% sur la période 2007-2009 par rapport à 2004-2006. « Ce résultat encourageant est probablement dû à la mobilisation des professionnels depuis plusieurs années ».

La moitié des décès évitables ! Marie-Hélène Bouvier-Colle, Directeur de recherche émérite INSERM (Unité Inserm U953 Recherche épidémiologique en santé périnatale et santé des femmes et des enfants »), apporte toutefois un bémol à ce constat. Et pour cause, « 54% des décès sont considérés comme évitables, dans les conditions actuelles en termes d’accès des femmes enceintes à la surveillance prénatale et de qualité des soins ». Ce taux demeure stable dans le temps. Il « reste principalement dû à une inadéquation de la thérapeutique et un retard au traitement, ce qui sous-entend qu’une marge d’amélioration est possible », insiste l’INSERM.

Pour cela les scientifiques émettent 20 recommandations. Elles concernent notamment l’importance de l’examen cardiaque de la femme enceinte, le suivi des jeunes mamans lorsqu’elles rentrent au domicile. Et encore l’analyse post-mortem des décès maternels. Pour en savoir plus, téléchargez le rapport Les Morts Maternelles en France, Mieux comprendre pour mieux prévenir.

Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : INSERM, 28 novembre 2013 - Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction, Novembre 2013

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