Ophtalmologie : se bouger contre des délais d’attente trop longs

24 février 2014

 

Plus de deux mois pour obtenir un rendez-vous chez un ophtalmologiste ! Face à ce constat alarmant naissent ici et là des initiatives pour faciliter la vie des patients. Coup de projecteur sur deux d’entre elles qui pourraient bien changer la donne.

Depuis 2004 déjà, l’association Ophtabus lutte contre la raréfaction de l’offre de soins en ophtalmologie. « Notre association s’est donnée pour but en collaboration avec les ophtalmologistes et autres professionnels de la vue, de faciliter l’accès au dépistage et à la prévention des maladies de la vision en milieu rural », explique Sonia Kubryk, présidente d’Ophtabus.

Concrètement, avec des bus spécialement conçus, les équipes de l’association apportent – gratuitement – un dépistage de qualité. En 2011 par exemple, elle était présente sur toutes les étapes du Tour de France cycliste. Mais la réelle révolution est bien pour 2014. Cette année en effet, et pour la première fois en France, une association est à l’initiative de la création d’un pôle ophtalmologique. Ophtabus s’est ainsi associée à des ophtalmologistes pour la création du pôle Arguenon-Hunaudaye, à Jugon les Lacs dans les Côtes d’Armor.

« Ce centre de 5 000 m² rassemblera trois cabinets d’ophtalmologie, une salle d’examen, une salle de traitement laser, un bloc opératoire … », s’enthousiasme Sonia Kubryk. « Nous prévoyons de recruter trois ophtalmologistes, trois orthoptistes et deux secrétaires. Point important, aucun dépassement d’honoraires ne sera pratiqué. L’ouverture est prévue pour la fin 2014. »

Pour davantage d’informations, rendez-vous sur www.ophtabus.fr.

Faites le point sur votre vision… en 48 heures

Autre initiative intéressante, celle de Point-Vision. En 2009, devant les problèmes d’accès aux ophtalmologistes, le Dr François Pelen, alors vice président de Pfizer France, décide de démissionner pour se consacrer à ce problème. Il constate rapidement qu’il existe deux sortes de patients : ceux qui ont déjà un ophtalmo et ceux qui n’en ont pas. « C’est cette seconde catégorie qui galère à obtenir un rendez-vous » commente-t-il. Autre observation, de plus en plus d’examens sont plus simples et rapides à réaliser. L’idée à l’origine de Point-Vision ne met pas longtemps à surgir. « En travaillant de concert avec les orthoptistes, on gagne du temps. Ces spécialistes prennent en charge les examens puis l’ophtalmologiste valide ce qui est fait en amont ».

C’est ainsi qu’en 2012 ouvre le premier centre à Paris suivi par ceux de Lyon et de Bordeaux. L’aventure ne s’arrête pas là. Un second devrait ouvrir dans la capitale et bientôt à Créteil, Poitiers, Marseille… « Notre objectif est d’atteindre les 50 sites d’ici 2019 » explique François Pelen.

Qui sont ces ophtalmos ? « Le recrutement, c’est ce qu’il y a de plus difficile », conçoit-il. « En fait, il existe plusieurs statuts. Les ophtalmos sont des collaborateurs salariés. Le plus souvent ce sont des jeunes retraités, des professionnels qui ne se sont jamais installés, des étrangers… »

Concrètement, comment se passe un rendez-vous ? Tout commence sur Internet. « Près de 80% des rendez-vous sont pris sur la toile. Chaque centre est composé de 4 secrétaires, 4 orthoptistes et 4 ophtalmos. Les consultations durent de 15 à 20 minutes. Voilà comment un patient peut obtenir un rendez-vous en 48 heures. Ce dernier est vu par un orthoptiste. Puis le dossier est examiné par un confrère ophtalmologiste. »

Quant au prix, pas de dépassement d’honoraires, juste les tarifs conventionnels de la sécurité sociale. « Ce qui prouve bien, à ceux qui voudraient nous attaquer que notre projet est bien celui d’ophtalmos et non d’investisseurs ». Et si c’était ça la solution ?

Pour en savoir plus rendez-vous sur www.groupepointvision.com.

  • Source : Interview de François Pelen, 11 février 2014

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils