Ostéoporose : moins de fractures, plus d’économies

18 octobre 2013

En France, une femme ménopausée sur trois souffrirait d’ostéoporose. Soit deux à trois millions de patientes. Nombre d’entre elles présenteraient un risque élevé de fracture, justifiant un traitement préventif. C’est pourquoi le collectif Ostéoporose, créé à l’initiative de l’Association Française de Lutte Anti-Rhumatismale (AFLAR) – en parallèle de la Journée mondiale dédiée de ce 20 octobre – publie les résultats d’une étude sur les coûts associés à la maladie et l’importance d’une prise en charge différente.

L’ostéoporose se traduit par une perte progressive de la qualité et de la quantité d’os, qui s’accélère au moment des bouleversements hormonaux liés à la ménopause. Maladie silencieuse, elle devient visible le jour où la première fracture apparaît.

Chaque année en France, cette pathologie est responsable de plusieurs centaines de milliers de fractures dont 51 000 rien que pour la hanche. Selon l’AFLAR, « douze mois après une fracture de la hanche, on observe une perte d’autonomie chez 80% des patients, un handicap au long cours chez 30 % d’entre eux et un décès chez 20 à 27 % (…) L’ostéoporose pèse donc lourd dans les dépenses de santé publique, de manière directe (soins liés aux fractures) et indirecte (coûts associés à la perte de l’autonomie et au handicap). »

Un meilleur dépistage passe par l’ostéodensitométrie

A ce jour, outre les campagnes de sensibilisation, la prévention doit passer « par l’ostéodensitométrie » qui mesure la densité minérale osseuse (DMO). Il s’agit là d’un examen remboursé depuis le 1er juillet 2006. Mais « les conditions de remboursement sont parmi les plus complexes dans le domaine des examens complémentaires et découragent les médecins généralistes » déplore l’AFLAR. « Ce qui contribue à la stagnation du nombre d’examens en dépit du nombre de personnes de plus de 50 ans en France. »

Pourtant, un meilleur accès à l’ostéodensitométrie permettrait de réduire le nombre de fractures… tout en réalisant des économies !  « Les 51 000 fractures annuelles coûtent entre 765 et 867 millions d’euros » analyse l’AFLAR. « On estime que l’ostéodensitométrie permet d’éviter 17 fractures pour 1 000 femmes de plus de 65 ans testées, sur 10 ans. Ainsi, mesurer la DMO pourrait prévenir 7 140 fractures par an… soit une économie de plus de 100 M€ sur les dix années à venir, et ce pour un coût de 17 M€. Même si l’on y ajoute les 31,5 millions d’euros qu’engendreraient la mise sous traitement des patientes, cela demeure bénéfique pour le système de santé.»

Le collectif Ostéoporose réclame en outre :

  • Une prise de conscience individuelle et collective en proposant systématiquement le questionnaire rapide d’évaluation des facteurs de risques d’ostéoporose du GRIO au moment de la mammographie, pour toutes les femmes de plus de 50 ans ;
  • Un meilleur dépistage en simplifiant le remboursement de l’ostéodensitométrie et en autorisant le remboursement de cet examen pour toute femme de plus de 60 ans.

Pour en savoir plus, consultez le site www.pourdesosplusforts.org.

Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : Collectif Ostéoporose, 15 octobre 2013

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