Pour en finir avec les benzo, une cure thermale ?

30 septembre 2013

La station thermale d’Ax-les-Thermes dans l’Ariège ©Phovoir

Selon une étude menée par l’Association française pour la Recherche thermale (Afreth), les cures thermales pourraient s’avérer efficaces dans le sevrage des benzodiazépines. En plus des soins traditionnels, 70 curistes ‘accrocs’ à ces médicaments se sont vus proposer des séances éducatives. Les résultats paraissent probants.

Depuis les années 1990, de nombreux travaux ont souligné le niveau élevé de consommation de médicaments psychotropes dans l’Hexagone. En 2009, certaines données européennes plaçaient même la France au deuxième rang des pays européens consommateurs d’anxiolytiques (après le Portugal) et d’hypnotiques (après la Suède). Chaque année, plus de 12 millions de personnes recoureraient à ces traitements.

Selon l’Afreth, « plus de 50% des patients traités sont exposés pendant plus de deux ans consécutifs. » L’Agence nationale de Sécurité des Médicaments et des Produits de Santé (ANSM) recommande pourtant que le traitement soit le plus court possible, aligné sur les durées préconisées dans le cadre de l’autorisation de mise sur le marché (AMM).

Dépendance, chutes, troubles de la mémoire et du comportement… La liste des risques liés à l’utilisation de ces psychotropes ne cesse de s’allonger. Comme le souligne l’ANSM, « c’est un véritable problème de santé publique ». D’où l’intérêt de disposer de programmes de sevrage efficaces.

Moins de benzo, moins de troubles dépressifs…

L’Afreth a donc lancé l’étude SPECTh pour ‘Sevrage de Psychotropes par Education psychothérapeutique en Cure Thermale’. Menée par le Dr Olivier Dubois, médecin thermal, elle a consisté à proposer à 70 patients, suivis pendant 6 mois un programme original. Ce dernier comportait des soins de balnéothérapie, un suivi médical et psychothérapique ainsi que des ateliers psycho-éducatifs. La cure a duré 15 jours. A noter que 80% des participants prenaient des benzodiazépines depuis au moins 3 ans et de manière continue.

Les résultats paraissent plutôt positifs. Six mois après la cure, les auteurs ont observé que 43% des patients avaient arrêté ces médicaments. « Le groupe qui a arrêté totalement les benzodiazépines était constitué des patients les plus anxieux et dépressifs au début du travail. L’arrêt n’a non seulement pas entraîné d’aggravation de leurs symptômes, mais il s’est accompagné d’une réduction significative des troubles anxieux et dépressifs par rapport à ceux qui ont échoué dans leur sevrage », conclut l’Afreth.

Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot

  • Source : Afreth, 17 septembre 2013

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