Quand les cures de frugalité sont dangereuses pour la santé

10 mai 2010

Beaucoup d’exercice physique sans rien manger… ou presque. Des tisanes, des bouillons. Des cures d’un genre nouveau sont aujourd’hui proposées – souvent sur Internet – à celles et ceux qui cherchent à perdre du poids ou à « purifier » leur organisme. Or ces pratiques – souvent proposées par des charlatans – sont nocives pour la santé physique… et mentale. Car elles ont parfois, des origines sectaires… Préférez-leur donc une bonne hygiène de vie !

Ces marches en montagne, au terme desquelles on ne se « restaure » qu’avec de l’eau fraîche… ou chaude, sont une grave erreur pour le Dr Jacques Fricker. Nutritionniste à l’hôpital Bichat de Paris, il affirme que ces tentatives de « purification » sont illusoires ou dangereuses. « Ne pas s’alimenter pendant plusieurs jours, cela provoque l’inverse de l’effet escompté. L’acide urique se concentre dans le sang, et d’autres déchets s’accumulent de façon plus importante dans l’organisme ». Inefficace donc, et très mauvais pour la santé. Ces pratiques par exemple, peuvent favoriser la formation de calculs rénaux. S’il s’agit de maigrir, même constat. En procédant ainsi « on perd du poids mais surtout du muscle. Par conséquent, l’organisme brûle moins de graisses. Résultat : dès que l’on reprend une alimentation normale, on prend davantage de kilos. C’est la voie assurée vers le yoyo ! ».

Ces cures sont montrées du doigt par la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires. Celle-ci appelle à la prudence, car certaines sectes utilisent ce biais pour recruter de nouveaux adeptes. Kinésiologue, iridologue, naturopathe, instinctothérapeute… Les appellations sont légion pour donner à leurs méthodes une pseudo-légitimité médicale. « Ces pratiques lorsqu’elles comportent des règles alimentaires déséquilibrées, carencées voire extrêmes, ont révélé leur redoutable efficacité dans les processus d’emprise », précise ainsi le dernier rapport annuel de la Miviludes. Sans oublier que certaines conseillent même d’interrompre les traitements de malades graves…

  • Source : Interview du Dr Jacques Fricker, nutritionniste à l’hôpital Bichat, Paris, 30 avril 2010 ; Rapport 2009 de la Miviludes.

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