Somnifères : jamais anodins !

18 février 2003

Le vieux débat sur les benzodiazépines – ces tranquillisants à fort risque d’accoutumance dont les Français sont si friands – et les substances qui y sont apparentés n’a pas fini de rebondir. Car la France ne suit pas toujours dans ce domaine les recommandations internationales.

Il en est ainsi de substances psychotropes – c’est-à-dire agissant sur les mécanismes psychiques – chimiquement différentes des benzodiazépines mais néanmoins considérées à risque… et pourtant traitées de façons très différentes.

Par exemple le zolpidem, commercialisé sous le nom de Stilnox et que les Nations unies font figurer sur la liste des psychotropes relevant d’un contrôle international pour cause de risque d’abus, figure en France sur la liste dite des substances vénéneuses. Comme le souligne La Revue Prescrire, « la fréquence des cas d’abus et de dépendance avec (ce produit) utilisé comme médicament (…) paraissent similaires à ceux encourus avec les benzodiazépines hypnotiques. » Alors certes, comme le souligne Prescrire, « son classement international avec les benzodiazépines ne peut qu’inciter à la vigilance ». Une vigilance souvent prise en défaut, comme le prouve une utilisation très importante puisque ce médicament est le 6ème plus prescrit en France…

Pourtant, que penser du cas d’un autre hypnotique, la zoplicone ou Imovane, qui figure au 20ème rang du classement ci-dessus ? Egalement inscrit sur la liste des « substances vénéneuses », il n’est pas pour autant classé comme les benzodiazépines… « malgré la notification de phénomènes analogues selon Prescrire. La conclusion qui s’impose, à l’évidence, c’est que le recours à ces aides chimiques au sommeil doit être autant que possible limité. Et dans tous les cas, réduit à quelques jours alors que trop de malades s’inscrivent dans un véritable traitement au long cours, sans établir d’emblée avec leur médecin une stratégie de sevrage…

  • Source : Prescrire, tome 22 n°234

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