Tablettes pour enfants : la fausse bonne idée de Noël?

13 décembre 2013

Conscientes qu’elles allaient figurer en bonne place dans les lettres au Père Noël, quasiment toutes les marques d’électronique proposent désormais des tablettes tactiles spécifiquement destinées aux 7-10 ans. Mais est-ce une si bonne idée cadeau ? Les réponses du psychologue Jean-Luc Aubert.

Activités ludo-éducatives, contrôle parental lors de la connexion à internet, gestion personnalisée du temps de navigation… Sur le papier, les caractéristiques techniques des tablettes « junior » sont séduisantes. Pas question donc de diaboliser ce support de connaissance et d’amusement, bien pratique quand il faut faire passer le temps en voiture ou en train. Mieux, comme le rappelle l’Académie des Sciences, il a été démontré en psychologie expérimentale que la pratique de jeux vidéo d’action améliore les capacités d’attention visuelle des enfants : une meilleure exploration du champ visuel pour identifier une cible (un élément particulier sur l’écran), la rapidité à changer de cible (flexibilité) et la capacité de prêter simultanément attention à plusieurs choses.

7-10 ans : le bon âge

Autre intérêt : ces produits visent une tranche d’âge particulièrement bien adaptée pour se familiariser avec les tablettes et adopter de bonnes habitudes. Avant six ans, c’est encore trop tôt, mieux vaut restreindre au maximum leur utilisation. « Et à l’adolescence, âge favorable aux excès en tous genres », comme le rappelle le psychologue Jean-Luc Aubert, « c’est déjà presque trop tard. S’il n’a pas appris à réguler de lui-même le temps passé devant les écrans, l’adolescent aura du mal à accepter les règles que voudraient lui imposer ses parents. »

Mieux vaut donc profiter que votre enfant soit entré dans l’âge de raison mais pas encore dans l’opposition pour rappeler quelques fondamentaux. Oui aux tablettes, à condition qu’elles n’empiètent pas sur le temps passé à faire du sport, à jouer avec les copains ou en famille… Et à l’heure du coucher, elles sont formellement interdites. « Dernière précaution », insiste Jean-Luc Aubert, « si le contrôle parental peut sembler très pratique, il ne doit en aucun cas dispenser l’adulte d’accompagner les premiers pas de l’enfant sur internet. Il faut profiter de cette occasion pour l’éduquer au bon usage du numérique. »

Ecrit par : Aurélia Dubuc – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : Interview de Jean-Luc Aubert, psychologue à Nancy et auteur de « Les sept piliers de l’éducation : quels repères pour nos enfant » chez Albin Michel, le 6 décembre 2013 ; « L’enfant et les écrans », Avis de l’Académie des Sciences en date du 17 janvier 2013.

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