Vaccins obligatoires : des idées reçues détricotées

18 décembre 2017

A partir du 1er janvier 2018, l’obligation vaccinale actuellement fixée à 3 vaccins sera étendue à 11 pour les enfants de moins de 2 ans. Cette décision politique fait l’objet de vives oppositions. Dans ce débat public, les arguments ne sont pas toujours scientifiquement valides. Voilà pourquoi l’Inserm publie un point sur les connaissances scientifiques dans ce domaine.

« La vaccination constitue l’une des principales interventions de santé publique ayant contribué au recul des maladies infectieuses », rappelle l’Inserm en préambule. Ses résultats sont satisfaisants en matière de protection de la population pour les maladies pour lesquelles elle est obligatoire (polio, tétanos, diphtérie). Néanmoins, et c’est tout l’objet de l’extension d’obligation, « pour les autres maladies, la couverture vaccinale en France reste notoirement trop faible pour obtenir l’impact attendu sur le fardeau de la maladie, entraînant des décès et des séquelles pourtant évitables et ne permettant pas, entre autres, l’élimination de la rougeole », poursuit l’Inserm.

Pour autant, « la France est devenue un des pays au monde où la défiance vaccinale est la plus forte ». C’est pour démêler les idées reçues, souvent avancées par les lobbys anti-vaccins que l’Inserm fait le point sur les connaissances scientifiques concernant les immunisations.

Soupçons d’effets indésirables graves infondés

Ainsi, en matière d’effets indésirables par exemple, l’Inserm rappelle que « certains [d’entre eux] sont communs à tous les vaccins injectables ». Il s’agit d’une réaction au site d’injection telle que douleur, rougeur, gonflement, ainsi que certains effets généraux de courte durée comme de la fièvre ou des douleurs musculaires ou articulaires. « Des réactions allergiques extrêmement rares peuvent cependant être graves en l’absence de traitement adéquat », admet-elle.

Autre point, « les effets indésirables parfois attribués à certains vaccins sont scientifiquement infondés ». Ainsi, il faut évoquer « la suspicion de lien entre autisme et vaccination contre la rougeole, celle de lien entre la sclérose en plaques et la vaccination contre l’hépatite B, de toxicité des adjuvants ou encore les dangers des vaccins combinés ».

Pas d’épuisement du système immunitaire

Sans compter que « les arguments développés par les lobbys anti-vaccins et qui prétendent que les vaccins combinés provoquent un ‘épuisement du système immunitaire’ ne reposent sur aucune base scientifique », ajoute l’Inserm. Dans le détail, « la stimulation du système immunitaire induite par un vaccin est en effet négligeable par rapport à ses capacités de réponse et par rapport aux stimulations environnementales quotidiennes ». En outre, « l’argument de l’âge invoqué par ces mêmes lobbys n’a aucun appui, puisqu’en effet les nourrissons sont au contact d’antigènes en grand nombre dès leur naissance ».

Enfin, « les vaccins concernés protègent contre la maladie à 90% ou plus ». Apportant par conséquent une double protection, individuelle et collective.

  • Source : Inserm, 18 décembre 2017

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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