Benzodiazépines : le lien avec Alzheimer se confirme

11 septembre 2014

Selon un travail franco-canadien, l’utilisation à long terme de benzodiazépines pourrait augmenter le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Les auteurs insistent donc sur la nécessité de respecter les recommandations de bonnes pratiques liées à la prescription de ces médicaments.

Sur une période de 6 ans, des équipes françaises et canadiennes ont suivi 8 980 personnes. Parmi elles, 1 796 ont développé la maladie d’Alzheimer. Les scientifiques ont ainsi observé que la consommation de benzodiazépines pendant au moins trois mois ou plus était associée à une augmentation du risque de développer la maladie de 51%.

« Si le lien de cause à effet n’est pas prouvé, l’association plus forte observée avec des expositions à long terme renforce la suspicion d’un lien direct, même si l’usage des benzodiazépines peut également être un marqueur précoce d’un état associé à un risque accru de démence », expliquent les auteurs. Ils tiennent à préciser que ces médicaments sont utiles dans la prise en charge des troubles de l’anxiété et de l’insomnie. « Toutefois, ils ne doivent pas être utilisés sur le long terme et surtout pas plus de 3 mois. Il est aujourd’hui crucial que les médecins prennent en compte la balance bénéfice/risque de ces molécules au moment de la prescription ou de son renouvellement, en particulier chez les personnes âgées ».

Les benzodiazépines agissent sur le système nerveux central et possèdent des propriétés anxiolytiques, hypnotiques (contre les troubles sévères du sommeil, n.d.l.r.), myorelaxantes et anticonvulsivantes. En France, les chiffres relatifs à leur consommation, donnent le vertige. En 2012, environ 11,5 millions de nos concitoyens ont pris au moins une fois une benzodiazépine. Soit près d’un Français sur six.

  • Source : British Medical Journal, 9 septembre 2014

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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