Le stress dans l’enfance résonne à long terme

17 mars 2015

Etre exposé à un stress chronique durant l’enfance – période sensible du développement – pourrait retentir sur la santé à long terme. C’est ce que révèle une équipe de l’INSERM/Université Toulouse 3, dont les conclusions ont été publiées dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

Alcoolisme parental, divorce, malnutrition… Autant de facteurs susceptibles d’exposer un enfant au stress. Les chercheurs de l’INSERM ont examiné les données de 7 535 sujets britanniques (3 753 hommes et 3 782 femmes) nés en Grande Bretagne en 1958. A l’âge de 44 ans, ils ont été recrutés pour explorer un éventuel lien entre un stress subi pendant l’enfance et la mesure de l’usure physiologique globale. Pour cela, les scientifiques ont utilisé un indicateur : la charge allostatique (CA). Cette dernière s’appuie sur plusieurs paramètres dont le taux de cortisol salivaire ou le rythme cardiaque…

Résultat : les individus ayant été confrontés à plus de deux conditions psychosociales traumatiques ou stressantes dans l’environnement familial durant leur enfance, avaient une CA plus élevée que ceux n’ayant subi aucune adversité.

Cette usure semble varier selon le sexe. L’augmentation observée du score de CA était dans la plupart des cas associée à des comportements à risque (notamment le tabagisme), à un faible niveau d’éducation, et à un faible patrimoine chez les hommes. Chez les femmes, cette usure se traduisait en plus par un IMC élevé. Reste maintenant, pour les chercheurs, à mettre en avant le lien biologique entre ce stress précoce et des conséquences négatives plus tard dans la vie.

  • Source : PNAS, février 2015

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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