Asthme allergique : une nouvelle piste thérapeutique ?

20 décembre 2017

Affectant 8 à 10% de la population mondiale, l’asthme allergique se caractérise par une contraction excessive du muscle bronchique, à l’origine de troubles respiratoires (toux, étouffement…). En ciblant la protéine responsable de ce mécanisme, des chercheurs de l’Inserm espèrent développer une nouvelle thérapie.

Des chercheurs de l’Inserm et de l’Institut du thorax à Nantes viennent de mettre en évidence le rôle de la protéine Rac1 dans deux phénomènes à l’origine de la crise respiratoire à laquelle sont exposés les patients atteints d’asthme allergique. Dès la pénétration de l’allergène dans l’organisme, cette protéine serait en effet responsable de la contraction du muscle bronchique et de l’hyperactivité bronchique.

Chez la souris… et l’humain

Pour le prouver, les scientifiques ont utilisé un modèle murin « sensibilisé aux acariens pour mimer la pathologie humaine ». Le constat est clair : « l’inhalation d’un inhibiteur de Rac1 prévient l’hyperactivité bronchique, diminue l’inflammation bronchique et l’infiltration de certains globules blancs dans les poumons », conclut le Pr Vincent Sauzeau, auteur de l’étude.

Qu’en est-il chez l’être humain ? « Sur des échantillons bronchiques de patients subissant une transplantation pulmonaire, cette équipe de recherche a observé une réduction de 70 à 80% de la contraction par l’inhibiteur de Rac1. »

Les scientifiques « viennent d’obtenir une demande de financement pour vérifier le lien entre l’hyperactivité bronchique et l’activation anormale de Rac1 dans les bronches chez des patients souffrant d’asthme allergique ». L’enjeu, « mettre au point une cible thérapeutique «administrée par voie inhalée pour une action inhibitrice de la Rac1 ciblée dans les bronches ». Une avancée importante alors qu’à ce jour, les traitements prescrits (anti-inflammatoires et bronchodilatateurs) contre l’asthme allergique ne sont pas efficaces pour 5 à 10% des patients.

A noter : l’asthme allergique est à l’origine de plus de 250 000 morts par an dans le monde. Il représente 70% des formes d’asthme.

  • Source : Inserm, le 20 décembre 2017

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon

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