Aliments bio : la chasse aux idées reçues

18 mars 2010

D’après le Baromètre 2009 du Syndicat national des entreprises bio (Synabio), plus de huit Français sur dix (81%) pensent que les produits bio « sont meilleurs pour la santé » que les aliments conventionnels. Ont-ils raison ?

Les aliments issus de l’agriculture biologique sont certes dépourvus de pesticides mais cela ne signifie pas que leur qualité nutritionnelle soit supérieure à celle des autres. En 2003 déjà, l’Agence française de Sécurité sanitaire des Aliments (AFSSA) a réalisé un rapport sur le sujet. Ces conclusions étaient claires : « En l’état actuel des connaissances (…), il ne peut être conclu à l’existence de différences remarquables au regard des apports de référence disponibles (ANC), des teneurs en nutriments entre les aliments issus de l’agriculture biologique et ceux issus de l’agriculture conventionnelle ».

Sept ans après sa publication, ce document est toujours d’actualité. Cécile Frissur, déléguée générale du Synabio, qui a fait le point sur cette question, au MEDEC, pointe toutefois quelques évolutions. « Il n’y a effectivement rien de prouvé en la matière, produit par produit. Des études ont toutefois montré que les pesticides diminuaient la teneur en polyphénols de certains fruits. Mais tout cela reste à confirmer et de nombreuses recherches sont en cours ».

Et les champignons ? N’étant pas traités avec des pesticides et autres conservateurs, les produits issus de l’agriculture biologique (fruits, légumes et céréales notamment) sont-ils plus exposés aux micro-toxines issues de champignons microscopiques. « Ce constat est de moins en moins vrai », poursuit Cécile Frissur. « Principalement en raison des progrès réalisés en matière de conditions de récolte et de stockage. Mais c’est surtout le stade de récolte qui conditionne la durée de vie d’un fruit. Dans la filière bio, ils sont cueillis à maturité alors que dans l’agriculture conventionnelle, ils sont récoltés plus tôt, avant d’être placés en chambre froide. C’est surtout pour cette raison que les consommateurs vont avoir l’impression que les fruits issus du bio pourrissent plus rapidement que les autres ».

  • Source : De nos envoyés spéciaux au MEDEC, Paris, 17-19 mars 2010

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