Gueule de bois : pas de miracle pour les fêtes

29 décembre 2010

En famille ou entre amis, la fin de l’année est l’occasion de profiter de la fête. Et pour certains, les festivités riment (un peu trop) avec alcoolisation. Entre un apéritif qui dure, un repas bien arrosé et une liqueur pour terminer…, les limites sont rapidement dépassées. Et la gueule de bois n’est pas loin. Chacun y va de sa solution miracle pour prévenir les lendemains difficiles. Petit tour d’horizon de ces panacées… parfaitement inefficaces.

Si vous comptez sur des remèdes de grand-mère pour vous éviter les maux de tête, irritations d’estomac, œsophagites et autres nausées du lendemain, nous avons de mauvaises nouvelles. Car vous avez tout faux. Le Dr Philippe Arvers, addictologue à Grenoble, nous éclaire sur quelques unes de ces soi-disant « idées de génie ».

Je tapisse mon estomac en buvant une cuillère d’huile avant le repas. « Par cette méthode, vous ferez marcher le commerce de l’huile, mais c’est tout » explique notre spécialiste. « La quantité d’alcool ingérée sera la même. Certes, l’huile ralentira le passage de l’alcool dans le sang. Mais elle ne l’empêchera pas. Le danger est que le fêtard se croyant ‘immunisé’, boira davantage ! » ;

Une dose de whisky ou de vodka est plus dangereuse qu’un verre de vin. Faux. « Une dose ‘commerciale’ de boisson alcoolisée correspond toujours à la même quantité d’alcool ». En clair, un ballon de rouge, une flûte de champagne, un baby de whisky contiennent la même dose d’alcool ;

En mélangeant vin rouge et vin blanc, la migraine est assurée ! Selon le Dr Philippe Arvers, « avec modération et des produits de qualité, il n’y a pas de risque de gueule de bois. Ce qui risque en revanche de provoquer des maux de tête, c’est la tyramine, un acide aminé capable de déclencher des migraines et présent dans le vin blanc. » ;

Un bon café supprime les effets de l’alcool. Encore une idée reçue. Plus grave pour notre addictologue, « il se peut que les boissons caféinées masquent la perception de l’ivresse. Et là, les risques d’accidents sont réels ! » ;

Un whisky soda contient moins d’alcool qu’un whisky pur. Eh non ! Ajouter du soda ou de l’eau ne modifie en rien le volume d’alcool pur contenu dans le verre.

Ce genre d’exemples n’est que la partie émergée du glaçon. Car au-delà de ce folklore, certains fabricants surfent sur les idées reçues. C’est ainsi qu’ils proposent des produits supposés faire diminuer l’ébriété ou permettre de lutter contre la gueule de bois. Rendez-vous demain pour apprendre à éviter ces nouveaux pièges.

  • Source : Interview du Dr Philippe Arvers, 13 décembre 2010.

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