Les jeunes médecins ne s’installent plus…

23 novembre 2010

Le Conseil national de l’Ordre des Médecins (CNOM) est inquiet. L’exercice libéral semble vraiment ne plus attirer les jeunes médecins ! En 2009, selon les chiffres publiés aujourd’hui dans l’Atlas de la démographie médicale française 2010, moins d’un nouvel inscrit à l’Ordre sur dix s’est installé en ville. Quant au statut de remplaçant, il paraît de plus en plus plébiscité.

Entre le 1er janvier 2009 et le 1er janvier 2010, le nombre de nouveaux inscrits à l’Ordre a augmenté de 1,8% contre 1,2% sur l’année précédente. Dans le même temps en revanche, les départs à la retraite ont été en hausse de 6,6%. « Ces 5 dernières années, les médecins retraités enregistrent un accroissement de 25,5% de leurs effectifs tandis que le nombre d’actifs n’a augmenté que de 3,6% », expliquent les auteurs du rapport.

En 2009, seuls 8,6% des nouveaux inscrits ont choisi d’exercer la médecine libérale. « Ce désintérêt impacte tant la médecine générale que les autres spécialités », explique le CNOM. Lequel pointe aussi du doigt « l’évolution préoccupante du nombre de médecins remplaçants ».

Au 1er janvier 2010, l’Ordre recensait 10 006 médecins remplaçants, « dont 6 003 ne se sont jamais installés. Entre 2007 et 2010, leur nombre s’est accru de 9,1% ». Ces remplaçants ont en majorité, moins de 34 ans. Et deux sur trois sont des femmes. Soulignons également que, « contrairement aux idées reçues, ce n’est pas la recherche d’une rémunération conséquente ni celle de temps libre qui prime dans le refus de l’installation. Mais bien les problèmes d’organisation du travail et le poids des charges administratives », tient à préciser le CNOM.

Des médecins nombreux, mais mal répartis

Cet engouement pour le statut de remplaçant suscite « de véritables inquiétudes pour les médecins qui exercent seuls en zone rurale », analyse l’Ordre. Et pour cause, ces praticiens « trouveront difficilement des successeurs ».

De leur côté les associations de patients mettent surtout l’accent sur la mauvaise répartition des médecins sur le territoire, plutôt que sur leur nombre. Ce dernier en effet « n’a jamais été aussi élevé qu’aujourd’hui », expliquent les représentants du Collectif Inter-associatif sur la Santé (CISS).

Le nombre des médecins a doublé en 30 ans, passant de 112 066 en 1979 à 261 378 en 2009. Quant à la densité médicale, elle se situait à 206 médecins pour 100 000 habitants en 1979. Elle est de 324 pour 100 000 actuellement. Nous y reviendrons demain, pour les principaux chiffres dans les différentes régions.

Aller plus loin : Atlas de la démographie médicale française 2010.

  • Source : CNOM, Atlas de la démographie médicale française 2010, 23 novembre 2010 – CISS, 17 novembre 2010

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