Méningite : un “vaccin révolutionnaire” pour l’Afrique

06 décembre 2010

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) salue de façon dithyrambique l’arrivée d’un nouveau vaccin conjugué anti-méningococcique A, MenAfriVac. Et pour cause : ce vaccin « révolutionnaire (…) promet de mettre un terme aux épidémies mortelles de méningite en Afrique ».

Développé grâce à un partenariat public/privé – le Projet Vaccins Méningite (PVM) – ce vaccin était très attendu par les spécialistes. A l’image de Jean-Philippe Chippaux de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD). « Nous savions que ce vaccin conjugué était à l’étude depuis 2001. On nous annonçait effectivement un produit très efficace, et à faible coût. Nous attendions de voir si les promesses allaient être tenues, notamment en termes de coût ».

D’après l’OMS, tel est bien le cas. « A moins de 0,5 dollar américain la dose – soit 0,377 euro, n.d.l.r. – MenAfriVac apporte une solution très abordable à l’un des problèmes sanitaires les plus importants de l’Afrique ». Il s’adresse plus particulièrement aux pays de la « Ceinture de la méningite », une zone qui traverse le continent du Sénégal à l’Ethiopie. Des flambées de méningite y surviennent régulièrement. Et chaque épidémie fait des milliers de victimes, notamment parmi les enfants et les jeunes adultes. La dernière date de 2009. Au total, 88 000 personnes avaient été touchées. Et 5 000 en sont mortes.

Plus de 150 000 vies épargnées d’ici 2015 ?

Le Burkina Faso sera le premier pays à expérimenter sur une grande échelle ce nouveau vaccin. D’ici la fin décembre, 12 millions de Burkinabés le recevront. Au total sur le continent africain, environ 150 000 jeunes vies pourraient être sauvées d’ici 2015 », a déclaré le Dr Margaret Chan, Directrice générale de l’OMS.

« Ce vaccin constitue effectivement une avancée très importante », reprend Jean-Philippe Chippaux (IRD). Il tient toutefois à rappeler que le combat n’est pas gagné d’avance. Ce spécialiste des campagnes de vaccination et de l’Afrique rappelle qu’il est souvent « compliqué de convaincre des parents désargentés d’investir même modestement, pour vacciner des enfants qui ne sont pas malades. Sans compter qu’il est essentiel de s’assurer que tous les moyens logistiques indispensables soient déployés au bon endroit, au bon moment, pour mener à bien ces campagnes ».

  • Source : OMS, 6 décembre 2010 - Projet Vaccins Méningite, 6 décembre 2010 – Interview de Jean-Philippe Chippaux (IRD), 6 décembre 2010

Aller à la barre d’outils