SIDA : le front recule, la guerre continue

01 décembre 2010

En cette journée mondiale de lutte contre le VIH/SIDA, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé délivre un message d’espoir. « Nous pouvons être fiers. Au niveau mondial, nous avons réduit de 20% le nombre de nouvelles infections à VIH et de décès liés au SIDA. Pour la première fois nous pouvons dire que nous avons brisé la trajectoire de l’épidémie ».

Sur le front des bonnes nouvelles en effet, il est juste de souligner les progrès considérables réalisés en matière d’accès aux traitements. Entre 2004 et 2009, le nombre de patients sous antirétroviraux est passé de 700 000 à… 5,2 millions. Le nombre de nouvelles infections à VIH quant à lui a diminué de 20% par rapport à 1999. Ces chiffres expliquent la satisfaction de l’ONUSIDA. Son directeur reste toutefois prudent. « Les avancées durement acquises sont fragiles. Notre engagement ne doit pas fléchir ». Il a d’ailleurs lancé un appel « pour l’élimination de la transmission mère-enfant du VIH d’ici à 2015 ».

Il n’en reste pas moins que l’épidémie de VIH/SIDA poursuit ses ravages, comme ses dommages collatéraux. Pour preuve une nouvelle étude réalisée en Afrique du Sud, qui démontre la détresse psychologique des enfants qui doivent aider leurs parents atteints par le VIH. Echec scolaire et stigmatisation provoquent la plupart du temps des troubles psychologiques rarement pris en charge. L’Afrique subsaharienne reste la région la plus durement affectée. Elle concentre toujours aujourd‘hui, les deux tiers des nouveaux cas de VIH.

En matière de recherche, plusieurs pistes se dessinent. L’Agence nationale de Recherche sur le SIDA et les hépatites virales (ANRS) lancera prochainement une étude en Afrique du Sud. Ce travail doit « démontrer que la mise sous traitement immédiate de toute personne dépistée séropositive peut réduire de façon importante la diffusion du virus au sein du groupe dans lequel elle vit ». Plus de 40 000 volontaires participeront à cet essai, dont les résultats sont naturellement très attendus. D’autres travaux s’intéressent à l’administration préventive d’antirétroviraux, préalablement à la prise de risque. Les premiers résultats en paraissent pour le moins, encourageants.

Pour aller plus loin : lire l’intégralité du Rapport de l’ONUSIDA.

  • Source : ONUSIDA, 29 novembre 2010 – ANRS, 29 novembre 2010 - The Economic and Social Research Council, 30 novembre 2010 –

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