Trithérapies et transmission du VIH : le Conseil national du SIDA prône le statu-quo

31 janvier 2008

Pour le Conseil national du SIDA (CNS), il est encore prématuré d’envisager que les trithérapies puissent protéger du VIH-SIDA au point de « devenir un outil parmi d’autres des politiques de prévention au niveau collectif et de contrôle de l’extension de l’épidémie ».

Le CNS réagit cette fois-ci à la publication dans le Bulletin des médecins suisses, d’un article dont le titre ne laisse aucune place au doute : « les personnes séropositives ne souffrant d’aucune autre MST et suivant un traitement antirétroviral efficace ne transmettent pas le VIH par voie sexuelle».

Les médecins suisses s’appuient sur des données selon lesquelles l’utilisation de traitements actuels réduit le risque de transmission de 60% à 80% dans les populations étudiées. « Cependant », souligne le CNS, « les données permettant d’extrapoler la réduction du risque d’un niveau collectif à des situations individuelles restent trop préliminaires pour permettre des recommandations individuelles ».

« Les études réalisées sur des couples sérodifférents et bénéficiant de traitements concernent au maximum une soixantaine de couples, suivis pendant des périodes limitées à moins de quatre ans » poursuit le CNS. « Même si aucun cas de contamination n’a été constaté sur ces observations, les échantillons sont trop faibles pour exclure un risque de manière suffisamment fiable »

En conclusion, « il apparaît donc prématuré à ce jour d’établir (…) des recommandations individuelles, qui doivent continuer à promouvoir les méthodes de prévention éprouvées, notamment l’usage du préservatif. » Pour autant, le Conseil précise que « l’hypothèse qu’un traitement efficace puisse abolir la transmission ne peut être écartée. Par conséquent, de nouvelles recherches doivent venir compléter les données existantes ».

  • Source : Conseil national du SIDA, 30 janvier 2008

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