Troubles de l’attention, hyperactivité : la piste du mercure et du plomb

27 septembre 2012

Une exposition prénatale au mercure, ou encore une exposition postnatale au plomb, multiplieraient les risques pour un enfant de développer un trouble du déficit de l’attention et d’hyperactivité (TDAH). Cette découverte, à mettre au crédit de chercheurs canadiens, confirme les effets délétères de ces deux métaux lourds sur le développement de l’enfant.

Grâce à des analyses du sang ombilical, les chercheurs du Centre de recherche du CHU de Québec et de l’Université Laval (Canada), ont mesuré l’exposition prénatale au mercure de la population inuit du Nunavik, une région située dans le Nord du Québec et autrefois appelée le Nouveau Québec. Pourquoi ces populations précisément ? Parce qu’elles sont particulièrement exposées au mercure, du fait de leur forte consommation de chair provenant de mammifères marins. Résultat, les enfants dont le sang de cordon présentait les concentrations les plus élevées en mercure ont vu leur risque de TDAH multiplié par trois, en comparaison des autres.

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), « l’exposition au méthyl-mercure in utero peut résulter de la consommation par la mère, de poissons ou de crustacés ». C’est pourquoi en France, l’Agence nationale de Sécurité sanitaire de l’Alimentation de l’Environnement et du Travail (ANSES) recommande aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 30 mois « d’éviter de consommer les poissons les plus contaminés : requins, lamproies, espadons, marlins… ».

Les auteurs de ce travail ont également démontré que les enfants de 11 ans exposés à de très faibles niveaux de plomb, sont 4 à 5 fois plus exposés au risque de présenter des difficultés d’attention, de type hyperactivité. Là encore, l’alimentation est en cause. Le métal s’insinue en effet dans la chair des animaux, par l’intermédiaire des munitions utilisées pour la chasse. Pour les auteurs, « ces résultats renforcent les preuves des effets négatifs d’une exposition postnatale au plomb qui serait nettement inférieure au niveau actuellement considéré comme ‘ sans danger ‘par les autorités de santé publique ».

  • Source : Environmental Health Perspectives, 24 septembre 2012 – OMS – ANSES, consultées le 25 septembre 2012

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