Analyser les premières selles de Bébé pour prévenir les allergies

03 mai 2021

C’est un geste simple mais qui pourrait se révéler crucial. Selon des chercheurs américains, analyser les premières selles d’un nourrisson permettrait de déterminer son risque de développer une allergie au cours de la petite enfance.

Le méconium est une matière noire verdâtre accumulée dans l’intestin du bébé avant la naissance. Il est évacué dans les selles au cours des premiers jours de vie du nourrisson. Au bout de 3 à 5 jours environ, les selles deviennent jaunes et grumeleuses. « Le méconium est comme une capsule temporelle, révélant à quoi le nourrisson a été exposé avant sa naissance », expliquent des chercheurs de l’Université de Colombie britannique. « Il contient toutes sortes de molécules rencontrées et accumulées par la mère dans l’utérus, et devient la source de nourriture initiale du microbiote intestinal ».

Le rôle du microbiote

Selon ces scientifiques, analyser ce méconium pourrait permettre de savoir si l’enfant est à risque de développer une allergie. Pour le vérifier, ils ont analysé des échantillons de méconium provenant de 100 nourrissons inscrits à l’étude de cohorte CHILD, une étude de renommée mondiale relative à la santé maternelle, néonatale et infantile. Ils ont ainsi découvert que plus le méconium était pauvre en certaines bactéries, plus l’enfant risquait de développer des allergies après un an. Des bactéries qui jouent un rôle essentiel dans le développement et la maturation du microbiote intestinal.

« Nos travaux montrent que le développement d’un système immunitaire et d’un microbiote sain peut commencer bien avant la naissance », continuent les chercheurs. « Les minuscules molécules auxquelles un nourrisson est exposé dans l’utérus jouent un rôle fondamental dans sa santé future. »

Le Dr Stuart Turvey, principal auteur de ce travail, rappelle enfin que « les enfants allergiques sont plus à risque de développer de l’asthme. Nous avons maintenant la possibilité d’identifier les nourrissons à risque qui pourraient bénéficier d’interventions précoces avant même qu’ils ne commencent à montrer les premiers signes d’allergie ou d’asthme. »

  • Source : Cell Reports Medicine

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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