Covid-19 : le système immunitaire à l’origine des engelures ?

25 janvier 2021

Les engelures déclarées chez de nombreux patients atteints de la Covid-19 résulteraient d’un système immunitaire un peu trop actif contre le SARS-CoV-2. Précisions.

Les engelures se caractérisent par des doigts rouges ou violacées, avec parfois de petites cloques, le plus souvent en réaction au froid. Ces atteintes, bénignes mais particulièrement douloureuses, se sont déclarées chez de nombreux patients atteints par la Covid-19.

Pour l’illustrer, des médecins du CHU de Nice ont suivi les patients admis au sein de la cellule Covid entre le 9 et le 17 avril. Parmi eux, 40 patients souffraient d’engelures. Aucune forme grave de Covid-19 n’a été rapportée. « S’ils avaient tous été cas contacts ou suspectés d’être infectés par le SARS-CoV-2 dans les 3 semaines précédant la consultation, le résultat de la recherche du virus au niveau nasopharyngé (PCR) était négatif pour l’ensemble de ces patients, et une sérologie positive n’a été retrouvée que chez un tiers d’entre eux », détaillent les scientifiques de l’Inserm.

Rien ne confirme que la Covid-19 est responsable à elle-seule de ces engelures. Mais cette causalité « est malgré tout fortement suspectée, notamment parce que le nombre de patients présentant des engelures à cette époque de l’année dans notre région est particulièrement surprenant », détaille le Pr Thierry Passeron*. « De plus, nous avons observé des regroupements de cas : plusieurs personnes simultanément atteintes d’engelures dans quelques fratries ou familles. »

Une immunité trop active

La survenue de ces engelures serait-elle le fruit d’une immunité trop active contre le SARS-CoV-2 ? Pour répondre à cette question, les scientifiques ont comparé l’activité des cellules de l’immunité innée (IFNa), de 3 groupes de patients : « ceux qui ont présenté des engelures, ceux qui ont développé d’autres formes non graves de Covid-19 et ceux hospitalisés en raison de cette infection. ». Résultat, « les cellules des premiers présentent des taux d’expression de l’IFNɑ bien plus élevés que celles des deux autres groupes. Les taux mesurés dans les cellules des patients hospitalisés, avec des formes sévères de Covid-19, sont même particulièrement bas ».

*unité 1065 Inserm/Université de Nice Sophia Antipolis, Centre méditerranéen de médecine moléculaire, Nice et service de Dermatologie, CHU Nice, France.

  • Source : Inserm, le 11 janvier 2021

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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