Décider, un nouveau souffle pour vivre autrement

09 septembre 2016

Bernard, chef d’entreprise, actif et sportif découvre à l’âge de 52 ans qu’il souffre d’une broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Affaibli, un genou à terre, il décide de se prendre en mains. Il a su trouver la motivation nécessaire pour opérer un vrai changement de vie. Il n’a jamais baissé les bras et a su grâce à la réhabilitation respiratoire maîtriser sa maladie.

« Je ne connaissais pas le terme BPCO. J’ai compris suite aux explications des médecins que c’était grave. J’étais anéanti suite au diagnostic. Comme chef d’entreprise, j’étais habitué à vivre à 200 à l’heure et d’un seul coup je me suis senti mettre un genou à terre. Cette situation ne pouvait pas me convenir ».

Pratiquement chaque patient, quelle que soit sa maladie, vit cette étape psychologique. C’est ce que confirme Julie Graff-Guitton, psychologue dans le service de pneumologie du CHU de Nantes. « Un malade va expérimenter des limitations, des renoncements, sentir ses capacités physiques diminuer. Ce sont des étapes psychiques nécessaires ».

Pour Bernard, il n’était pas question de subir outre mesure sa BPCO. Son leitmotiv, ne jamais baisser les bras.

« Au tout début, le patient doit faire face à des freins avant d’opérer un changement, notamment des freins identitaires », explique Julie Graff-Guitton. « Il faut se recréer une nouvelle identité, retrouver de nouveaux objectifs de vie ». C’est exactement ce que Bernard a mis en place. « Je me suis vite ressaisi. J’ai tout fait pour essayer d’inventer une nouvelle vie. Je l’ai composée à travers les recommandations des médecins, en faisant un maximum d’activités physiques pour lutter contre cette maladie. Je me suis remarié, j’ai eu un petit bébé à 53 ans. Ma petite fille, c’est ma raison d’exister et je ferai tout le nécessaire pour la voir grandir le plus longtemps possible ».

Reprendre sa vie en mains

Le Dr Hakima Ouksel, pneumologue au CHU d’Angers où Bernard a suivi son stage de réhabilitation respiratoire, nous parle de l’éducation thérapeutique, partie intégrante de la réhabilitation : l’éducation thérapeutique permet « de mieux comprendre les difficultés rencontrées par chacun des patients souffrant de BPCO, de trouver des stratégies d’adaptation et des pistes de solution pour mieux vivre au quotidien et pouvoir encore se réaliser socialement, tout en intégrant la réalité de sa maladie ».

Si la BPCO impacte fortement la qualité de vie des patients, elle peut toutefois être contrôlée. A condition bien entendu qu’elle soit diagnostiquée le plus précocement possible. Dans ces conditions, les malades peuvent reprendre leur vie en mains et retrouver une véritable autonomie. Pour les encourager dans cette démarche, le groupe ALVEOLE, groupe de travail de la Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF) et la Fondation du Souffle avec le soutien institutionnel de Boehringer-Ingelheim France mettent à disposition le site internet www.vivreunnouveausouffle.fr.

  • Source : Interviews de Bernard Rallet, Julie Graff-Guitton et du Dr Hakima Ouksel

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet

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