Infertilité : l’avis des Européens sur la PMA

07 juillet 2016

Don d’ovocytes et de spermatozoïdes, PMA pour les femmes homosexuelles, congélation de gamètes pour raisons non-médicales… Ces sujets concernent de plus en plus de couples et d’individus dans les pays européens. Or les législations sont aussi diverses que les peuples du Vieux continent. La clinique Eugin, à Barcelone, publie les résultats de son enquête menée dans 5 pays*. Objectif, connaître le point de vue des personnes concernées.

Le président de la République a reçu ce lundi les associations Lesbienne, gay, bi et transsexuel (LGBT). Il semble favorable à des évolutions en matière d’accès à la procréation médicalement assistée. Il a en particulier évoqué la suppression d’une circulaire qui peut faire condamner un médecin français de cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende s’il informe ses patientes sur des cliniques étrangères qui pratiquent la PMA. Les femmes concernées sont célibataires ou en couple avec une femme. Or en France, la PMA leur est interdite.

Les médecins français spécialisés dans la procréation médicalement assistée (PMA) quant à eux, souhaitent aller plus loin. Et pouvoir aider toutes leurs patientes. D’après l’enquête menée auprès de 2 986 européens (Français, Britanniques, Espagnols, Allemands et Italiens), les avis sont partagés en la matière. « La PMA est approuvée dans son principe pour les femmes seules à 59% », indiquent les résultats de l’enquête. Et si elle l’est aussi pour les couples de femmes (à 57%), l’Italie fait exception. Ils sont 60% à rejeter cette possibilité.

L’infertilité, une problématique commune

Près de 7 Européens sur 10 disent avoir été touchés ou connaître quelqu’un dans leur entourage qui a eu des difficultés à avoir un enfant. C’est en France que cette proportion est la plus élevée. Au total, 68% des Français interrogés sont concernés, contre 56% des Allemands et 54% des Britanniques.

S’ils y sont majoritairement favorables, les Européens estiment que la PMA n’a donc rien de banale. Pour la plupart des personnes interrogées, avoir recours au don de gamètes n’est pas naturel. En particulier concernant les ovocytes. Ainsi, les Européennes sont 67% à ne pas être prêtes à faire un don. Un rejet net dans lequel les Espagnoles font figure d’exception : 58% seraient prêtes à donner des ovocytes ou l’ont déjà fait. Les hommes européens, eux, sont littéralement partagés en deux groupes, dont la moitié accepterait de donner ses spermatozoïdes. A noter que l’aspect financier, qui fait débat dans tous les pays d’Europe, ne semble pas être la motivation manquante pour changer d’avis. La pénurie des dons de gamètes ne semble pas être sur la voie d’une résorption.

Reste la question de la congélation des ovocytes pour raisons non-médicales. Les Européens y sont favorables à 51% tandis que le reste y est fermement opposé. Ce clivage est retrouvé dans les réponses des Français, où ce recours est interdit à ce jour. Dans les autres pays, la proportion est fonction de la législation en vigueur. Ainsi, les Espagnols et les Britanniques, chez qui cette pratique est permise sont respectivement 77% et 54% à y être favorables. A l’inverse, les Allemands et les Italiens sont 55% et 62% contre.

*Echantillon de 2 986 européens (Français, Britanniques, Espagnols, Allemands et Italiens) représentatif des populations de chacun des pays âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.

  • Source : Clinique Eugin, 7 juillet 2016

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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