IVG : 7 jours pour y accéder, c’est trop long

30 septembre 2019

Au lendemain de la publication des données  de la Drees, indiquant des chiffres stables pour les interruptions volontaires de grossesse (IVG) en 2018, le ministère de la Santé annonce des mesures pour réduire la durée de l’accès réel à cet acte.

C’est l’un des principaux enseignements de l’étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), publiée la semaine dernière : une part importante des avortements (5,3% en 2018) est pratiquée à la toute fin du délai légal en France (jusqu’à la fin de la 12e semaine de grossesse, soit 14 semaines d’aménorrhée). Ces IVG réalisées « dans les deux dernières semaines du délai légal (…) peuvent rendre compte de difficultés de parcours et d’accès des femmes à l’IVG », estime la Drees.

Cette interprétation semble confirmée par une enquête des Agences régionales de santé, réalisée entre mai et juillet 2019 : elle révèle qu’en moyenne, le délai d’accès à l’IVG des femmes interrogées était de 7 jours, aussi bien pour les IVG médicamenteuses qu’instrumentales. Ce délai moyen couvre la période entre le premier contact avec un professionnel de santé (établissement ou libéral) en vue d’une IVG, jusqu’à la réalisation de l’acte. Les disparités régionales sont importantes : moins de 6 jours en / Corse, Pays de la Loire et Occitanie, et jusqu’à 11 jours en Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Centre-Val de Loire, dans les Hauts-de-France,  en Nouvelle-Aquitaine et en Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Pas de zones blanches

« S’il n’y a pas de « zones blanches » en termes d’accès à l’IVG, il existe des territoires en tension dans la majorité des régions », a réagi le ministère de la Santé, qui a commandé cette étude. Des premières mesures concrètes sont d’ores et déjà annoncées :

  • Inscrire l’IVG comme action prioritaire de formation continue pour les médecins et sages-femmes ;
  • Mettre en place un annuaire actualisé de l’offre de l’IVG par région ;
  • Systématiser les plans d’actions dans les territoires en tension ;
  • Renforcer l’offre en matière d’IVG (dès le premier trimestre 2020, des IVG instrumentales pourront être réalisées en centres de santé) ;
  • Intégrer l’accès à l’IVG comme critère d’évaluation des hôpitaux.

Un rapport global relatif à l’accès à l’IVG sera remis au Parlement fin janvier 2020.

A noter : pour obtenir des informations fiables sur l’IVG, rendez-vous sur le site de référence du ministère de la Santé. Il existe aussi un numéro vert : 0800 08 11 11.

  • Source : Enquête des Agences régionales de santé, consultée le 30 septembre 2019

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Vincent Roche

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