La kétamine injectable classée comme stupéfiant

27 janvier 2017

A compter du 24 avril 2017, les préparations injectables à base de kétamine rejoindront la liste des stupéfiants. Une décision prise par le ministère en charge de la santé et relayée par l’ANSM suite à une augmentation des usages récréatifs. Mais aussi à une intensification du trafic de cet anesthésique utilisé en médecine humaine et vétérinaire.

Prise sous forme de poudre blanche, de liquide (ampoules, flacons), de comprimé ou de gélule, la kétamine est classée parmi les stupéfiants depuis 1997. En revanche, les préparations injectables intramusculaires et intraveineuses à base de kétamine, elles, ne figurent pas sur cette liste. Mais les choses vont changer : au 24 avril 2017, ces solutions rejoindront en effet la liste des stupéfiants.

Émanant du ministère en charge de la santé et confirmée par l’ANSM ce 26 janvier, cette mesure fait suite à des excès de consommation et de ventes illégales rapportés depuis plusieurs années par l’Organe International de Contrôle des Stupéfiants (OICS). Ainsi d’ici trois mois, « les préparations injectables à base de kétamine devront être prescrites sur ordonnance sécurisée, et la traçabilité des entrées et sorties devra se faire sur registre spécial ».

En France, les premiers signalements d’abus de kétamine remontent à 1992. Et depuis 2002, les abus de consommation sont en hausse, selon une étude menée par les centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance.

Hallucinations et délires

Communément appelé Spécial K ou kéta, la kétamine déclenche un effet apaisant et euphorisant. Elle perturbe aussi les perceptions sensorielles et visuelles. « A faible dose, les effets se traduisent par une sensation de flottement, d’impression que les mouvements se ralentissent dans un état de rêve éveillé, coloré et cotonneux », peut-on lire sur le site www.drogues-info-service.fr. « A forte dose, des formes d’hallucinations et de délires peuvent apparaître (visions déformées des personnes et des objets, sentiments que le temps s’arrête, perte de la sensation physique de son corps). L’intensité est telle que les effets décrits ressemblent aux expériences de mort imminente décrites par des patients au réveil d’un coma. »

De graves dommages sur l’organisme

Les effets secondaires de la kétamine sur l’organisme les plus rapportés sont des troubles de la vision et de l’élocution, une irrégularité du rythme respiratoire ainsi que des épisodes de nausées et de vomissements. Dans les cas plus graves, la consommation de kétamine déclenche une élévation de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle, une confusion dans la parole et une perte de la coordination motrice. Et le surdosage expose fortement au risque de détresse respiratoire. Ces événements peuvent mener à l’hospitalisation et parfois même jusqu’au décès.

*Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé

  • Source : Agence nationale de sécurité du médicament et des produits (ANSM), le 26 janvier – www.drogues-info-service.fr, consulté le 27 janvier 2017

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Dominique Salomon

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