L’alcoolisation fœtale concerne une naissance par jour en France

04 septembre 2018

La consommation d’alcool pendant la grossesse expose le futur enfant à de nombreux risques pour sa santé. Parmi ceux-ci le syndrome d’alcoolisation fœtale continue d’être méconnu. À la veille de la Journée mondiale dédiée (le 9 septembre), Santé publique France publie plusieurs données à ce sujet. Une estimation nationale des troubles causés par l’alcoolisation fœtale chez les nouveau-nés d’abord. Mais également les résultats du Baromètre santé 2017 sur la consommation d’alcool pendant la grossesse.

La lutte contre la consommation d’alcool pendant la grossesse, et ses conséquences parmi lesquelles le syndrome d’alcoolisation fœtale, mérite encore une mobilisation importante de tous. C’est ce que reflètent les résultats publiés ce jour par Santé publique France.

D’abord, la fréquence des cas de syndromes d’alcoolisation fœtale et d’autres conséquences dans les séjours hospitaliers des enfants durant leur premier mois de vie a été évaluée pour la première fois. Ainsi, « entre 2006 et 2013 en France, 3 207 nouveau-nés (soit une naissance par jour) ont présenté au moins une conséquence liée à l’alcoolisation fœtale dont pour 452 d’entre eux (soit une naissance par semaine) un syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF) », indique Santé publique France. Des chiffres impressionnants, d’autant plus qu’ils sont « sous-estimés compte tenu de la difficulté à diagnostiquer ces troubles en période néonatale et n’incluent pas les diagnostics posés ultérieurement ».

Une consommation occasionnelle pas rare

Ces conséquences ne tombent donc pas du ciel puisqu’elles sont directement liées à la consommation d’alcool par des femmes enceintes. Les secondes données publiées par Santé publique France donnent logiquement un aperçu de ce comportement par le biais des résultats du Baromètre santé 2017. Constat, « la consommation d’alcool pendant la grossesse, n’est pas rare en France ».

Ainsi, « parmi les femmes interrogées, enceintes au moment de l’enquête ou mères d’un enfant de moins de 5 ans, 1 sur 10 a déclaré avoir consommé de l’alcool occasionnellement pendant sa grossesse ». Bien que moins élevée qu’en 2010 (2 femmes sur 10 selon les résultats de l’Enquête Nationale Périnatale), « cette proportion reste importante puisqu’elle pourrait avoir eu un impact sur près de 90 000 naissances », souligne Santé publique France.

Encore une campagne de prévention

Afin de parvenir à faire passer le message « zéro alcool pendant la grossesse », une campagne nationale d’information sera lancée à partir du 9 septembre et durant un mois dans la presse et sur le web. En substance donc, « toute consommation d’alcool pendant la grossesse est susceptible de présenter un risque, imposant le principe de précaution ». 

Les conséquences de la consommation d’alcool pendant la grossesse sont multiples : retard de croissance, atteintes du système nerveux central, malformations… Et le syndrome d’alcoolisation fœtale est la forme la plus grave. Sans compter que la consommation d’alcool pendant la grossesse représente la première cause de handicap mental non génétique et d’inadaptation sociale de l’enfant en France.

A noter : L’état actuel des connaissances ne permet pas de définir le seuil de consommation d’alcool en-dessous duquel il n’y aurait pas de risques pour le bébé.

  • Source : Santé publique France, 4 septembre 2018

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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