Le rétinoblastome : à repérer au plus tôt !

13 juillet 2015

Encore trop de rétinoblastomes sont diagnostiqués tardivement. Pourtant, ce cancer pédiatrique touchant la rétine peut, s’il est pris à temps, être soigné. Et l’œil de l’enfant conservé. Parents et médecins doivent prêter attention aux signes annonciateurs précoces. En particulier le strabisme. Explications du Dr Laurence Desjardins, chef du service ophtalmologie de l’Institut Curie à Paris.

Le rétinoblastome touche un enfant de moins de 5 ans pour 15 000 à 20 000 naissances. Ce cancer de la rétine dispose d’un bon pronostic lorsqu’il est dépisté précocement. Le problème « c’est que le strabisme et la leucococorie sont banalisés chez le nourrisson », souligne le Dr Desjardins. « Beaucoup de pédiatres estiment que c’est un phénomène normal. » Or si « le strabisme accommodatif – la convergence des deux yeux par intermittence – est normal chez le nourrisson, la déviation permanente d’un œil ne l’est pas ». Résultat, « la proportion de diagnostics tardifs stagne en France ».

Traitements conservateurs

Le diagnostic précoce permet tout d’abord d’obtenir un meilleur pronostic vital, c’est-à-dire de sauver la vie de l’enfant. Mais ce n’est pas tout. Il offre aussi la possibilité, dans de nombreux cas, de permettre au petit malade de conserver son œil et la vision. Or « si la tumeur est trop volumineuse, la meilleure solution thérapeutique est l’ablation chirurgicale de l’œil, dite énucléation. Une prothèse vient alors à la place de l’œil », apprend-on sur le site de l’Institut Curie.

Lorsqu’il est pris suffisamment tôt en revanche, le rétinoblastome peut être traité par d’autres méthodes : la cryothérapie, la thermo-chimiothérapie, la photo-coagulation, la radiothérapie externe et la chimiothérapie. Et de nouveaux modes d’administration de la chimiothérapie s’avèrent utiles dans certains cas. « Il s’agit de l’injection intra-artériel dans l’artère ophtalmique ou intra-vitréenne, au lieu d’avoir recours à l’intraveineuse traditionnelle », explique Laurence Desjardins. « Dans certaines formes unilatérales dans lesquelles on faisait toujours une ablation de l’œil, cette technique permet de proposer un traitement conservateur, en évitant la toxicité de la chimiothérapie. »

  • Source : interview du Dr Laurence Desjardins, chef du service ophtalmologie de l’Institut Curie, 22 juin 2015

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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