L’e-santé décolle doucement en Europe

27 mars 2014

La santé en ligne prend son essor au sein de l’Union européenne. Un peu trop lentement toutefois selon la Commission européenne… Un chiffre illustre ce déploiement relatif : seuls 9% des hôpitaux en Europe permettent aux patients d’avoir accès à leur dossier médical en ligne. Les autorités européennes n’hésitent pas à parler d’un « retard ». Lequel concerne aussi la France.

La Commission a réalisé deux études pour mesurer « l’utilisation des outils et services numériques dans le secteur de la santé ». Autrement dit, celle des dossiers médicaux électroniques, des services de santé à distance et autres systèmes d’échanges d’informations. Ces travaux ont donc été réalisés auprès d’établissements hospitaliers de 30 pays européens – les 27 de l’UE plus la Croatie, l’Islande et la Norvège – et de médecins généralistes.

D’une manière générale, les pays « les plus actifs dans la pratique de la santé en ligne au sein du système hospitalier » sont le Danemark, l’Estonie, la Suède et la Finlande. Quant à la numérisation des dossiers médicaux personnels, elle est en pointe aux Pays-Bas (83%), au Danemark et au Royaume-Uni (80%). En revanche, à l’échelle continentale, seuls 9% des établissements hospitaliers autorisent les patients à accéder à leur dossier médical personnel.  

Peu d’évolution en France

Du côté des médecins, Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission explique « que 6 généralistes sur 10 utilisent des outils de santé en ligne. Cela montre un intérêt de la part du corps médical mais il est temps de passer à la vitesse supérieure ! » Illustration avec l’ordonnance électronique, une réalité dans un pays comme l’Estonie où… 100% des médecins y recourent. Et 99% en Croatie. En France, cette e-prescription est toujours présentée comme « l’ordonnance de demain »…

D’une manière générale, selon la Commission, notre pays se situe « juste en-dessous de la moyenne européenne » en matière d’e-santé. Elle ajoute que le recours aux systèmes de santé en ligne a progressé dans notre pays depuis 2010. Mais que « cette augmentation n’a pas été vraiment significative »…

Les réticences des médecins

Ce travail a également permis d’identifier les freins du côté des médecins. Ces derniers pointent l’absence d’incitations financières (79 %), le manque de connaissances en informatique (72%), la faible compatibilité des systèmes (73%) et l’absence de cadre réglementaire concernant la confidentialité et le respect de la vie privée dans la communication entre médecin et patient par courrier électronique (71%).

Neelie Kroes en est persuadée : « En exploitant au mieux les technologies numériques, nous pouvons réduire les coûts, améliorer l’efficacité des soins et aider les citoyens européens à jouer plus longtemps un rôle actif dans la société ».

  • Source : Commission européenne, 25 mars 2014

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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