Maladie du foie gras : agir avant la phase irréversible

11 juin 2021

Caractérisée par une destruction progressive des cellules du foie, la NASH est une maladie grave, évolutive et insidieuse. Faisons le point à l’occasion de la Journée internationale dédiée de ce 12 juin.

La stéatose hépatique non alcoolique est communément appelée NASH, maladie du foie gras ou maladie du soda. Elle touche 1 Français sur 5. Problème, la NASH progresse sans faire de bruit. Un silence qui retarde trop souvent le diagnostic et la prise en charge. Les hommes sont deux fois plus touchés que les femmes. L’âge, l’obésité, le diabète, les hépatites B et C, l’excès d’alcool entrent aussi en ligne de compte. Une mutation génétique* expose aussi les patients à ce risque.

Dans le temps, cette pathologie évolutive expose le patient à de graves comorbidités (diabète de type 2, résistance à l’insuline, obésité, hypercholestérolémie, hypertension artérielle, excès de triglycérides sanguins).

Quel mécanisme ?

A force de détruire les cellules du foie, cette maladie peut se compliquer en fibrose. Un mécanisme caractérisé par l’accumulation excessive de gras dans les cellules provoquant une inflammation et la formation de cicatrices hépatiques. Et dans les stades les plus avancés de fibrose, le patient encourt le risque d’un décès précoce si aucune transplantation hépatique n’est possible. Par ailleurs, lorsque cette fibrose prend de l’ampleur, le foie est dit cirrhotique. A ce stade, le foie n’est plus capable de remplir ses fonctions : la NASH s’exprime par de graves symptômes (épanchement intra-abdominal de liquide, saignements liés aux varices de l’œsophage). L’aggravation de l’état de santé est alors irréversible. La NASH constitue aussi la principale cause de carcinome hépatocellulaire (cancer primitif du foie). Au total, 200 000 patients en sont à ce stade de gravité.

Prévenir la fibrose et le cancer hépatique

Une fois la maladie diagnostiquée, la prise en charge doit être pluridisciplinaire. Objectifs : enclencher une perte de poids. Comment ? En pratiquant une activité physique régulière : plus de 2 heures par semaine protègent le foie. Cette prévention passe aussi par un rééquilibrage nutritionnel, en privilégiant les aliments riches en fibres, les fruits, les légumes… Autre conseil : évitez les apports en sucres, en graisse, en sel. L’arrêt de la consommation d’alcool même modérée, du tabac et des sodas est particulièrement recommandé. Sur le plan environnemental, l’exposition au glyphosate est aussi mise en corrélation avec la survenue d’une NASH. 

A noter : du fait de leur fragilité hépatique, les patients atteints d’une NASH et d’une cirrhose sont considérés à risque de formes sévères de SARS-CoV-2.

*PNPLA3

  • Source : Paris Hepatology Conference, 8 mars 2021 – Paris NASH Meeting, 2019

  • Ecrit par : Laura Bourgault – Édité par : Emmanuel Ducreuzet

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