MICI : mangez comme tout le monde

23 mai 2014

Douleurs abdominales, diarrhées à répétition, fatigue intense… Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI touchent environ 200 000 patients en France. Le Pr Francisca Joly, gastro-entérologue à l’hôpital Beaujon de Paris fait le point sur les nombreuses idées reçues concernant l’alimentation en cas de MICI.

La maladie de Crohn et la recto-colite hémorragique se caractérisent par l’inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif. Les causes sont encore inconnues. Les symptômes se traduisent notamment par des douleurs abdominales, des diarrhées, des saignements. Ils prennent aussi la forme d’envies irrépressibles de se rendre aux toilettes. Ces deux affections évoluent par des phases d’activité d’intensité variable (appelées “poussées”), alternant avec des périodes de rémission.

« Quand les patients souffrent de maladie de Crohn ou de rectocolite hémorragique, il n’y a pas de recommandation particulière stipulant qu’ils doivent suivre tel ou tel régime alimentaire », indique le Pr Joly. En effet aucun aliment ne diminue le risque de rechutes ou n’aggrave la maladie. « Ils doivent manger comme tout le monde, c’est-à-dire le plus diversifié possible. »

Attention aux risques de dénutrition

Dans la majorité des cas, les patients recherchent un aliment qui aurait pu déclencher une poussée. « Il a été largement démontré que c’est faux. Ce n’est pas une allergie, ni une intolérance alimentaire. Or trop souvent, les malades vont se restreindre de manger des fruits et légumes, pour éviter la poussée. Ils ont l’impression qu’en mangeant des féculents, ils pourront éviter les symptômes de la maladie ».

En périodes de poussées, et notamment de diarrhées, certains vont modifier leur alimentation. « Ils vont par exemple supprimer les fruits et légumes pour éviter de voir leurs diarrhées s’aggraver. Dans ce cas-là, oui il peut être nécessaire d’adapter son régime alimentaire », souligne le Pr Joly.

En revanche, les MICI peuvent être à l’origine d’une dénutrition et donc de carences alimentaires.  « Lorsque l’on souffre d’une maladie inflammatoire, on est à risque de dénutrition. Les besoins des patients sont augmentés. En effet l’intestin grêle est l’organe qui permet d’absorber les calories, mais aussi les vitamines, les oligo-éléments. En cas de MICI, ce dernier ne fonctionne pas de manière optimale ce qui peut provoquer une malabsorption et donc une dénutrition. C’est pourquoi il est important de bien prendre son traitement et d’être régulièrement suivi par son médecin ».

Où s’informer ?

Association François Aupetit (AFA) http://www.afa.asso.fr, 0811 091 623 (Numéro Azur, prix d’un appel local).

Dans le cadre de la journée mondiale des MICI les 2èmes Etats Généraux des Malades de MICI – AFA auront lieu le 24 mai prochain de 14h à 17h30 au Conseil Economique, Social et Environnemental, sous le haut patronage du Président de la République. Plus d’informations sur www.egmm2014.fr.

  • Source : Interview Francisca Joly, 30 avril 2014 – Association François Aupetit, site consulté le 2 mai 2014

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : David Picot

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