Paracétamol et grossesse : l’appel à la prudence des scientifiques

24 septembre 2021

Le paracétamol fait partie des seuls médicaments autorisés pendant la grossesse. Pourtant un groupe de scientifiques publie une analyse appelant à la prudence. En cause, de potentiels effets néfastes sur l’enfant à naitre.

Le paracétamol est un actif médicamenteux entrant dans la composition de plus de 600 médicaments, indiqués pour traiter douleurs modérées et fièvre. Largement utilisé par les femmes enceintes, il fait partie des rares molécules à ne pas être proscrites durant la grossesse. Pourtant, d’après une méta-analyse récente, le paracétamol pourrait bien ne pas être aussi inoffensif que précédemment estimé.

Ainsi Ann Z. Bauer de la University of Massachusetts School of Health Sciences et ses collègues rapportent que les preuves concernant des effets suivant une exposition prénatale sont de plus en plus nombreuses : « (cela) pourrait altérer le développement fœtal, augmentant alors les risques de troubles neurologiques, reproductifs et urogénitaux notamment », indiquent-ils.

Les auteurs citent par exemple l’augmentation des troubles urogénitaux masculins en Occident. Parmi ces troubles, ils mentionnent la cryptorchidie, l’hypospadias (chez les enfants atteints, l’ouverture par laquelle passe l’urine n’est pas située au bout du pénis), les tumeurs germinales du testicule ainsi que les pubertés précoces. Et « la littérature scientifique souligne le poids de l’exposition environnementale sur la courbe croissante de l’incidence de ces troubles ».

Par conséquent, les auteurs de ce travail* recommandent que les femmes enceintes :

– Evitent de prendre du paracétamol en dehors d’une prescription médicale ;

– Consultent un médecin ou un pharmacien si elles doutent de l’intérêt de son utilisation avant d’en prendre sur le long terme ;

– Réduisent leur exposition à cette molécule à la dose la plus faible possible, sur une durée la plus courte possible.

A noter : plus de 50% des femmes enceintes prendraient du paracétamol durant leur grossesse.

*ces recommandations sont validées par 91 scientifiques, cliniciens et professionnels de la santé publique dans le monde

  • Source : Nature Reviews Endocrinology, septembre 2021

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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