Plus de 300 noyades en un mois : quelles précautions prendre ?

13 juillet 2021

Entre le 1er juin et le 5 juillet, plus de 300 noyades accidentelles ont été rapportées, dont 79 décès. En piscines privées ou publiques, en mer ou dans les lacs, quels sont les principaux facteurs de risque et comment les prévenir ?

Entre le 1er juin et le 5 juillet, Santé publique France rapporte 314 noyades accidentelles, dont 79 suivies de décès (25 %). Comparativement à 2018 sur la même période, le nombre de noyades accidentelles a augmenté de 22% (passant de 257 à 314) et la proportion de décès, de 58% (passant de 50 à 79). « Ces noyades sont survenues dans un contexte de levée des mesures de restriction déployées pour la gestion de l’épidémie de COVID-19, ayant pu entrainer une réduction importante de l’activité physique et une prise de poids chez les Français », note Santé publique France. Il est donc crucial de rappeler les mesures de prévention à tous les âges.

  • Chez les moins de 6 ans, la majorité des noyades survient en piscines (privées ou publiques). Dans la plupart des cas, les petits ne savent pas nager. Selon Santé publique France, un « manque ou un relâchement de la surveillance de l’adulte responsable» est en cause. Dans cette tranche d’âge, « l’issue des noyades a rarement été fatale indiquant certainement que l’enfant a été rattrapé rapidement ». Important donc : apprendre aux enfants à nager le plus tôt possible, choisir des dispositifs sécurisés de flottaison, s’assurer de surveiller les enfants en permanence à raison d’un adulte responsable par petit ;
  • Chez les 20-64 ans, les cours d’eau, plans d’eau et la mer sont les principaux lieux de noyade. « La proportion de décès parmi les noyades a été plus importante que chez les enfants, et ce quel que soit le lieu de noyade», décrit Santé publique France. Principaux facteurs de risque : la consommation d’alcool, la pratique non encadrée de la plongée en apnée ou en bouteille, « dans des lieux pour la plupart interdits à la baignade et, de facto, non surveillés ». Les chutes, le courant, l’épuisement, les malaises exposent aussi les adultes à la noyade.
  • Chez les plus de 65 ans, la majorité des noyades surviennent en mer. Elles sont dans la plupart des cas liées à un malaise.

Voici les conseils à appliquer pour les adultes : perfectionnez-vous en natation, prévenez un proche quand vous partez vous baigner, vérifiez la météo avant de vous mettre à l’eau, respectez les consignes de sécurité (drapeaux de baignade, zones surveillées…), veillez à votre état de forme et ne vous baignez pas si vous vous sentez anormalement fatigué ou si vous êtes soudainement pris de frissons. Enfin, évitez de consommer de l’alcool avant de vous baigner et prenez le temps d’entrer progressivement dans le bain pour limiter le risque de choc thermique (hydrocution). 

Zoom sur les personnes épileptiques

Autant de conseils à appliquer avec encore plus de rigueur en cas d’épilepsie.En effet, « la noyade au cours d’une crise est la première cause de mortalité accidentelle chez les personnes souffrant d’épilepsie », rappelle l’association Epilepsie France. Et « la plupart des personnes épileptiques ne sentent pas venir leurs crises : elles surviennent soudainement sans signe annonciateur ». Pour ces raisons, le port d’un gilet de sauvetage et l’accompagnement de l’enfant pas à pas dans l’eau sont vivement recommandés.

Certaines formes d’épilepsie sont particulièrement à risque : celles associées à « des crises avec perte de conscience (souvent limitée à un trouble du contact ou à une confusion passagère) et à des crises avec convulsions », décrit le Pr Fabrice Bartolomei, neurologue, chef du service d’Épileptologie et de rythmologie cérébrale au CHU de la Timone à Marseille.

Visionnez la vidéo « Epilepsie, attention à l’eau », chaîne Youtube de l’association Epilepsie France

  • Source : Association Epilepsie France, le 12 juillet 2021 – Santé publique France, le 13 juillet 2021

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Vincent Roche

Aller à la barre d’outils